
Marcel la coquille avec des chaussures.Photo: A24
Marcel la coquille avec des chaussuresest née en 2010 sous la forme d'une série de vidéos YouTube sans budget et sans budget créées par Jenny Slate et son mari de l'époque, Dean Fleischer Camp, basées sur une voix maladroite que Slate aurait évoquée un jour alors qu'ils étaient au mariage de quelqu'un. Étant les pensées d'un jeune coquillage sensible et borgne, les vidéos - stop-motion lo-fi combinées avec de l'action en direct - ont rapidement trouvé un large public grâce principalement à la prestation mélodieuse et effacée par Slate des observations tour à tour ironiques et innocentes de Marcel. sur la vie en général et sur la vie en tant que petite coquille en particulier. (« Devinez pourquoi le bus n'est pas arrivé aujourd'hui ? Parce que le bus est une chenille et qu'il a grandi. »)
Mignon, bien sûr. Mais pour toute personne sensée, cela semble probablement être une idée plutôt mince sur laquelle accrocher une fonctionnalité entière. Toute tentative en ce sens, on s’en doute, aboutirait à quelque chose d’agaçant de légèreté ou d’inutilement grandiose – soit une vidéo YouTube glorifiée, soit un exercice gonflé de construction du monde. Il est toutefois rafraîchissant de constater que la version cinématographique deMarcel la coquilleWavec des chaussuresparvient à contourner ces pièges sur la pointe des pieds. Il fait de sa propre insignifiance une vertu, puis l’utilise pour nous glisser dans une histoire étonnamment émouvante.
L'image est structurée comme un faux documentaire dans lequel Camp (jouant une version de lui-même mais restant pour la plupart hors cadre) ayant découvert Marcel et sa grand-mère gentille et aimante (exprimée par Isabella Rossellini, dont l'accent s'explique par le fait qu'« elle n'est pas de ici — elle vient du garage ») qui traînait dans son Airbnb. Il y en avait d'autres comme eux, apprend-on, mais ils ont été séparés lorsque le couple humain qui vivait dans la maison s'est séparé et que l'homme a jeté tout le contenu de ses tiroirs dans une valise et est parti. L'un de ces tiroirs comprenait la famille de Marcel et toute sa communauté coquillage.
Un peu comme les courts métrages, le long métrage tire beaucoup d'importance de brefs aperçus de la vie miniature de Marcel et des façons ingénieuses dont il survit et se divertit. Il se blottit dans une balle de tennis pour se déplacer dans la maison. Il garde un morceau de peluche en laisse comme animal de compagnie. Il dort sur une tranche de pain. Il marche dans une flaque de miel collante chaque fois qu'il veut marcher sur le mur ou la fenêtre. (C'est peut-être une coquille, mais ce n'est pas un escargot.) Lui et grand-mère s'installent une fois par semaine pour regarder60 minutes, en particulier tout segment mettant en vedette Lesley Stahl. ("Nous l'appelons simplement 'le spectacle'. C'est à quel point nous l'aimons", déclare Marcel.)
Mais Marcel s'inquiète pour sa grand-mère, qui présente des signes de démence. Comme beaucoup d'entre nous, il y a un pincement au déni dans la façon dont il parle de ses difficultés, comme s'il était convaincu qu'elle finirait par s'améliorer. Et là, nous pouvons sentir le tournant : malgré tous ses aperçus surréalistes dans le monde d'une petite coquille bavarde, la véritable puissance du film vient de ses incursions dans les absurdités de l'existence humaine. Alors que Marcel est interviewé sur sa propre vie, il exprime sa curiosité pour celle de Camp, notant que l'homme pourrait être plus heureux s'il sortait de derrière son appareil photo de temps en temps. Marcel découvre Internet lorsque ses vidéos commencent à devenir virales, et il découvre les dangers de la célébrité lorsque les fans parviennent à localiser la maison et commencent à se présenter sur la pelouse pour prendre des selfies. Lentement mais sûrement, le film passe du statut de Marcel à celui de nous tous.
Tout cela aurait pu être insupportable, mais en ne s'attardant jamais trop longtemps sur un aspect particulier de l'existence de Marcel, Slate et Camp permettent à l'image de passer avec légèreté d'une humeur à l'autre, d'une observation à l'autre. En conséquence, le film est doux et doux sans jamais être niais ni précieux ; il ne s'attarde pas sur son ingéniosité, sur sa nouveauté ou, d'ailleurs, sur sa profondeur. Son effervescence est son arme secrète : grâce à la simplicité désarmante de la réalisation – l'animation basique, le style sans ostentation du faux documentaire – nous ne réaliserons peut-être pas que nous sommes lentement plongés dans une histoire sur l'importance de l'appartenance, sur la place d'un individu dans le monde. monde et sur le fait que la seule façon de forger des liens plus forts est de se libérer de ces mêmes liens.Marcel la coquille avec des chaussures Surest le film le plus modeste et le plus délicat, mais ne soyez pas choqué s'il vous laisse en ruine.