« Flo » : critique

Un biopic vibrant et dispersé célèbre la vie de la navigatrice française Florence Arthaud

Dir: Géraldine Danon . France. 2023. 131mins

Floaborde la vie follement aventureuse de la talentueuse navigatrice française Florence Arthaud, une femme têtue et ambitieuse qui était tout aussi douée en voile – peut-être meilleure – que les gars qui dominaient les événements nautiques des années 1970 aux années 1990. Une splendide performance centrale de Stéphane Caillard dans le rôle titre et quelques impressionnantes séquences de navigation, toutes filmées en pleine eau, sont les principales attractions d'un récit souvent dispersé et bien trop réticent à fournir des pans d'informations manquants qui amélioreraient l'expérience visuelle du spectateur. ceux qui ne connaissent pas la femme et sa place dans l’histoire de la voile.

Stéphane Caillard incarne Arthaud de la fin de l'adolescence jusqu'à la quarantaine avec un enthousiasme sans faille

L'actrice et documentariste Géraldine Danon, qui faisait ses débuts en tant que réalisatrice, connaissait la vraie Flo, et il est difficile de dire si cela constitue un avantage ou un inconvénient. Elle est peut-être trop proche de son sujet pour rendre les exploits de Flo et son côté anticonformiste suffisamment cohérents pour les nouveaux arrivants ; en particulier en dehors de la France natale du film, où il a débuté le 1er novembre après s'être incliné à Cannes en mai.

Caillard incarne Arthaud depuis la fin de son adolescence jusqu'à la quarantaine avec un enthousiasme sans faille. L'actrice affiche un sourire gagnant et un physique convaincant, qu'elle lève les voiles sur une mer agitée ou qu'elle fasse une pause sur la surface disponible la plus proche. (Dans des scènes de sexe franches et convaincantes, les appétits totalement sans vergogne d'Arthaud sont exposés d'une manière rafraîchissante et franche.)

À 17 ans, Arthaud a été impliquée dans un accident de voiture débilitant et a subi de graves blessures au cou. Le fait qu'elle ait réussi à exceller dans un sport aussi exigeant est donc inspirant. Elle a résisté aux attentes de sa famille aisée (son père dirigeait une maison d'édition sous le nom de famille) en abandonnant ses études de médecine pour suivre son premier amour, Jean-Claude Parisis (Samuel Jouy), un marin robuste qui lui a montré les ficelles du métier, pour ainsi dire. Arthaud aimait visiblement le vent dans ses cheveux longs, que ce soit debout dans une décapotable ou sur le pont.

Elle a soif de vivre, a soif de sensations, prend des risques, aime beaucoup et joue dur, et le film revient trop souvent sur ces facteurs déjà établis au cours de ses 131 minutes. C'est une navigatrice talentueuse et intrépide qui se trouve aussi être une femme sexuellement décomplexée. Cela dit, elle n’a aucun goût à prétendre admirer les hommes riches dont on a désespérément besoin comme sponsors potentiels d’un sport coûteux. Et elle offense avec désinvolture l'éminente société de cosmétiques qui a sponsorisé l'un de ses bateaux en disant à un intervieweur qu'elle n'utilise pas de produits de beauté parce qu'un simple pain de savon et un peu de brume marine sont indispensables pour le teint.

Peut-être par peur d'être trop didactique pour les téléspectateurs familiers avec la vie et les réalisations d'Arthaud - deux des trois scénaristes crédités sont des vétérans chevronnés du scénario - le récit vire dans l'autre sens, laissant tomber ceux qui ne sont pas familiers avec les exploits de cette femme. Les questions abondent. D'où vient ce bateau ? Quel est au juste le parcours éprouvant de la Route du Rhum, la course à la voile en solitaire qu'Arthaud est devenue, en 1990, la première (et jusqu'à présent la seule) femme à remporter ? (Fondée en 1978 et organisée tous les quatre ans, la course part de Bretagne, dans le nord de la France, et arrive en Guadeloupe avec beaucoup d'eau entre les deux.)

Arthaud n'était pas seulement adepte de la navigation à travers les étoiles avec un sextant - pratique lorsque tous ses appareils électroniques tombaient en panne lors d'une course en solo - mais était également un concepteur nautique astucieux, concevant son propre trimaran, parfait pour les courses rapides en solitaire. Pourtant, son image publique vis-à-vis de l’entreprise sponsor qui a financé son navire victorieux est ternie par un comportement qui, du moins au début des années 1990, n’aurait guère fait sourciller s’il avait été commis par un homme. Arthaud, autonome, est décrite comme la seule femme de quelque importance dans le domaine de la voile, mais elle ne semble pas pouvoir mener une carrière à la hauteur de ses talents.

Les enfants adultes d'Arthaud ont exprimé leurs objections à la façon dont leur défunte mère est représentée. Basé sur "La Mer et au-delà" de Yann Queffelec, un livre déjà éloigné de la stricte vérité, le film insiste sur certains aspects de l'authenticité - on a retrouvé les bateaux authentiques autant que possible - et sur la prise de libertés avec les autres (les contours de sa relation avec son collègue navigateur Olivier de Kersauson, interprété par Alexis Michalik). De nombreuses scènes en pleine mer sont véritablement passionnantes, même si elles sont parfois inutilement accompagnées de chansons beaucoup trop accrocheuses, des Beach Boys à Janis Joplin.

Arthaud est tombé par-dessus bord en 2011, mais a survécu. Une séquence d'elle flottant sur le dos, regardant le ciel nocturne et se souvenant de moments choisis dans sa vie peut-être désormais terminée, rend d'autant plus dévastateur de se rappeler qu'elle est décédée en 2015, à 57 ans, dans un accident d'hélicoptère dans le Sud. L'Amérique pendant le tournage d'une émission de télé-réalité au titre malheureuxAbandonné.

Production Companies: Les Films Manuel Munz

Ventes internationales : Autre Angle, [email protected]

Producteurs : Manuel Munz, Victor Hadida

Scénario : Géraldine Danon, Yann Queffelec, Agnès De Sacy librement adapté du livre 'La Mer Et Au-delà' de Yann Queffelec

Photographie : Pierre Milon

Conception et réalisation : Clément Colin

Editor: Loic Lallemand

Musique : Adrien Bekerman

Main cast: Stephane Caillard, Pierre Deladonchamps , Alexis Michalik, Samuel Jouy, Charles Berling, Marilyne Canto