Source : 5050x2020
Le délégué général de Cannes Thierry Frémaux, le directeur artistique de la Quinzaine des réalisateurs Edouard Waintrop et le président de la Semaine de la Critique Charles Tesson deviendront les premiers signataires d'une nouvelle charte visant à améliorer la parité hommes-femmes dans les festivals de films internationaux lors d'une cérémonie spéciale lundi 14 mai.
Ce document historique, officiellement intitulé Engagement de programmation pour la parité et l'inclusion dans les festivals de cinéma, a été élaboré par le mouvement français pour la parité hommes-femmes 5050x2020, qui a également été le fer de lance de la conférence de samedi soir.82 femmes manifestent sur le tapis rouge.
Leur objectif est de déployer cet engagement dans d’autres festivals à travers le monde dans les mois à venir. Ses principaux engagements comprennent la compilation de statistiques pour enregistrer le sexe des cinéastes et de l'équipe clé de toutes les candidatures ; une promesse d'améliorer la transparence autour des processus de sélection en listant publiquement les membres de ses comités de sélection et de programmation, et d'œuvrer vers la parité au sein de leurs conseils d'administration.
Le mouvement estime que l'objectif de la clause de transparence est « d'éliminer tout soupçon de manque de diversité et de parité tout en permettant aux festivals de poursuivre pleinement leurs choix éditoriaux et stratégiques ». Mais l’engagement ne va pas jusqu’à demander une parité 50:50 dans les sélections, ce qui concorde avec la plupart des femmes du secteur selon lesquelles les quotas dans les festivals sont la voie à suivre.
La cérémonie donnera le coup d'envoi d'une réunion plus large pour discuter des prochaines étapes de la campagne pour une meilleure représentation féminine dans l'industrie cinématographique, réunissant des personnalités clés du collectif 5050x2020 avec d'autres mouvements pour l'égalité des sexes prenant forme dans l'ère post-MeToo, notamment Time's Up in les États-Unis et le Royaume-Uni, Dissenso Comune en Italie, CIMA en Espagne et Women's Wave en Grèce.
La ministre française de la Culture Françoise Nyssen et Frédérique Bredin, présidente du Centre national du cinéma (CNC), assisteront également à la cérémonie.
Nyssen annoncera également les détails d'une conférence internationale de trois jours pour l'égalité – destinée aux professionnels féminins et masculins du monde entier – qui aura lieu à Paris fin juin.
Le magazine français 5050x2020 dévoilera également sa première étude détaillant les données de genre pour le Festival de Cannes sur ses 71 éditions, montrant qu'il n'y a eu que 82 films réalisés par des femmes en compétition en sélection officielle depuis 1946, dont sept dans des équipes mixtes, contre 1 645. par les hommes.
Le mouvement 5050x2020 a été lancé ce printemps et a été mené par Le Deuxième Regard, l'un des premiers groupes militants pour la parité hommes-femmes à se lancer en France.
Il rassemble quelque 600 professionnels du cinéma issus de la création et du monde du cinéma français dont Rebecca Zlotowski, Robin Campillo, Céline Sciamma, Jacques Audiard, Agnès Varda mais aussi Adèle Haenel, Aissa Maiga, Léa Seydoux, Pierre Deladonchamps et Virginie Efira. . Du côté de l'industrie, les membres comprennent les producteurs Girls of the Son, Didar Domehri, fondateurs du Deuxième Regard, les agents commerciaux Berenice Vincent et Delphyne Bess ainsi que la productrice Julie Billy.
Le groupe d'action vise à faire avancer la campagne pour l'égalité et l'inclusion dans l'industrie cinématographique à travers des recherches, des discussions approfondies sur la question, du lobbying et des campagnes au sein du secteur du cinéma.
Les éléments clés de sa stratégie comprennent le suivi de la répartition entre les sexes dans les festivals, les dépenses de production et le financement public, la production de données, puis la proposition de mécanismes et de programmes pour équilibrer les inégalités exposées.
Le collectif a été fondé sur les principes clés selon lesquels l’égalité rétablit l’équilibre des pouvoirs, la diversité modifie profondément les représentations et la possibilité de travailler dans un environnement égalitaire et inclusif « favorisera un profond renouveau créatif ».