Jessica Hausner à propos de son premier film en anglais "Little Joe" : "Ce film joue avec le genre"

Inspiré parFrankensteinetLes épouses de Stepford,La réalisatrice autrichienne Jessica Hausner souhaitait réaliser un film explorant l'ambiguïté de la science. "Les humains ont toujours fait des inventions et chaque invention a été une menace parce qu'elle était nouvelle", explique-t-elle. "C'est ce que nous faisons, nous allons encore plus loin et nous pensons que nous pouvons tout améliorer mais ensuite nous découvrons que nous n'avons rien amélioré !"

Hausner en rit et promet qu'il y aura beaucoup de comédie dans son cinquième long métragePetit Joe, son premier projeté en Compétition après trois de ses films précédents (Amour Fou, HôteletBelle Rita) ont été sélectionnés à Un Certain Regard. (Lourdesprojeté à Venise.) Emily Beecham incarne une scientifique qui crée une plante génétiquement modifiée qui semble provoquer des changements chez d'autres créatures vivantes. Ben Whishaw est co-star.

Petit Joeest le premier film en langue anglaise du réalisateur germanophone. « Pour moi, les films de genre sont des films anglophones, explique-t-elle. « Et ce film joue avec le genre, le psycho-thriller, le thriller mystère. En anglais, les phrases peuvent être très courtes mais néanmoins très précises, très simples et subtiles. L’allemand, par exemple, est une langue très compliquée.»

Écrivant avec Géraldine Bajard avec qui elle a travaillé sur tous ses films depuis Lourdes, Hausner a d'abord écrit la majeure partie du scénario en allemand, à l'exception de quelques dialogues en anglais, puis il a été traduit en anglais. Elle dit qu’elle a accepté tout sentiment de dislocation qu’elle aurait pu ressentir du fait de ne pas travailler dans sa langue maternelle.

"Pendant le tournage, j'ai essayé d'imaginer que ce n'était pas mon film et que j'étais juste un spectateur au cinéma et qu'est-ce que j'en penserais ?" révèle-t-elle. "Cela m'a aidé à trouver un point de vue plus distant."

Hausner est un réalisateur qui aime faire beaucoup de prises. « Tout est chorégraphié de manière très précise, le mouvement de la caméra, le mouvement des acteurs, le rythme », dit-elle à propos de sa façon de travailler sur le plateau. « Tout a un style fort, voire légèrement artificiel. On tourne beaucoup jusqu'à ce que tout soit parfait, comme une danse. Ce dont j’ai besoin, c’est d’acteurs qui restent fidèles à leur impulsion naturelle [car] il doit y avoir une certaine tension, ils doivent s’y tenir. À un moment donné, vous pensez perdre votre authenticité, mais à un moment donné, vous la récupérez et c'est ce qui est intéressant.

Hausner a produit le film par l'intermédiaire de sa Coop 99 basée à Vienne, avec son partenaire régulier Philippe Bober de la société allemande Essential Filmroduktion. (Le bureau de coproduction de Bober gère les droits mondiaux.) Ils ont contacté quelques personnes qu'ils connaissaient au Royaume-Uni avec qui établir un partenariat. « Bertrand Faivre [du Bureau] a été parmi les premiers à répondre immédiatement. Il connaissait mes films précédents et savait ce qu’il achetait. C’était un film d’art et d’essai, pas un film super-commercial.

Hausner doit maintenant passer par la première. « Je ne peux pas dire que j’attends ça avec impatience. C'est comme être nue », admet-elle. « La première fois au cinéma avec un public qu'on ne connaît pas, c'est le premier moment où je peux voir si le film fonctionne, s'il est fluide, s'il est intéressant.

Une fois, elle a modifié un film après sa première. "AvecHôtelnous avons changé la fin après sa première à Cannes. C'est après que j'ai commencé à travailler avec Géraldine car je pensais que je devais améliorer ma méthode d'accueil du public. Ce n'est pas facile à faire.