11 livres qui grattent les 3 démangeaisons corporelles

De nombreuses histoires de science-fiction sont des expériences de pensée poussées à l’extrême. Et si quelqu’un prouvait que les règles mathématiques ne sont pas constantes ? Et si on prouvait l’existence des anges et des démons ? Et si l’univers entier existait dans une tour construite ? Ce sont quelques-unes des idées qui composent la première collection révolutionnaire de Ted Chiang, et il s'y engage. Pour écrire la nouvelleHistoire de votre vie(que vous connaissez peut-être mieux sous le nom d'adaptation de Denis Villeneuve,Arrivée), Chiang s'est plongé dans des années de recherche linguistique pour authentifier pleinement le problème de la communication interstellaire. Mais surtout, Chiang dissocie rarement les dilemmes scientifiques de l’humanité. Contrairement àLe problème des trois corps, dans lequel la lutte humaine apparaît souvent comme un cadre autour duquel Cixin peut enrouler ses idées, les histoires en forme de boîte à puzzle de Chiang se concentrent sur l'impact émotionnel et philosophique d'une grande découverte : le désespoir, l'horreur, l'espoir.

Je suis réticent à inclure trop de « classiques » sur cette liste. Je préfère vous parler de livres dont vous ne connaissez peut-être pas. MaisFondationfait tellement partie intégrante de la tradition de la science-fiction dure et a une telle influence surLe problème des trois corps,qu'il est tout à fait juste d'orienter les nouveaux lecteurs vers son immensité. Un roman en cinq parties, il raconte l'histoire future de l'Empire Galactique et la tentative de préserver les connaissances humaines et la civilisation à l'approche d'un Âge des Ténèbres. L'échelle de la vision d'Asimov, à la fois en termes de temps et d'espace, a élargi le champ de la science-fiction à venir. C'est majestueux et bavard et plus enclin aux grandes idées qu'à l'action captivante, mais on peut le dire sans se tromper.Fondation, il n'y aurait pasProblème à trois corps. En fait, il se peut qu’il n’y ait aucun autre livre sur cette liste non plus.

Le problème des trois corpsa peut-être explosé l'image de la science-fiction chinoise, mais c'est loin d'être le seul jeu en ville.Sinoptiqueprésente certains des plus grands noms du genre quine sont pasLiu Cixin. Les 13 histoires présentent l’étendue de la perspective chinoise, allant de l’humour au désespoir froid et amer. Ce qui est remarquable, c'est combien d'histoires partagent des idées familières de la science-fiction occidentale. « Flower of the Other Shore » d'A Que est une drôle d'histoire de zombies qui s'inspire des clichés hollywoodiens ; "The Last Save" de Gu Shi présente une technologie extraite directement deMiroir noir; Celui de Hao Jingfang « Qiankun et Alex » se concentre sur la relation entre un jeune enfant et l'IA générative qui tente d'apprendre de lui. L'astuce réside dans la traduction de Xueting Christine Ni, qui contextualise les différences culturelles tout en permettant de conserver quelque chose de la tonalité originale. Le résultat est un ensemble d'histoires quisentirfamiliers mais ont une qualité décalée qui les garde frais. C'est une merveilleuse introduction à un riche point de vue alternatif.

Le roman 2020 de Hao Jingfang,Vagabonds, a été accueillie avec enthousiasme, la désignant comme peut-être l'héritière potentielle de la couronne de Liu Cixin. Cependant, c'est le tout juste sortiSauteurscela pourrait bien consolider sa position. C'est un livre magnifique, qui s'inspire deLe problème des trois corpsmais avec une perspective enjouée, presque joyeuse. À bien des égards, il s’agit d’un renversement de la trilogie de Cixin. Plutôt que l'humanité travaille ensemble pour faire face à des adversaires extraterrestres,Sauteursvoit ses personnages naviguer dans une crise géopolitique terrestre, tout en communiquant avec des visiteurs bienveillants venus de loin. Jingfang associe le futurisme scientifique à la mythologie séculaire de la manière la plus satisfaisante qui soit, suggérant que l’histoire humaine n’est pas du tout ce que nous pensons et laissant espérer que peut-être… juste peut-être… notre avenir est un avenir de paix.

De nombreux auteurs de science-fiction aspirent à une longévité épiqueSouvenir du passé de la TerreouFondation; Annalee Newitz est l'une des rares personnes à avoir véritablement réussi.Les Terraformateursraconte une histoire millénaire, commençant 60 000 ans dans le futur, concernant la vaste transformation d'une planète sauvage hostile en berceau habitable de l'avenir de l'humanité. Et elle fait tout cela en moins de 400 pages. Chacune des trois nouvelles liées qui composent cette histoire prospective regorge de suffisamment d’idées et de commentaires sociaux pour soutenir un roman beaucoup plus long. Certes, Newitz est visiblement plus intéressée par le fonctionnement de sa scène en toile vierge que par le drame humain qui s’y déroule. Oui, il y a l'amour et la guerre, mais l'attention joyeusement geek des livres se concentre davantage sur les rigueurs d'un système de transport mondial ou sur la résolution de la plus grande crise du logement de l'univers. Ne vous laissez pas dissuader, cependant : la construction du monde par Newitz est plus passionnante que bien des batailles au laser.

Octavia Butler est surtout connue des fans de science-fiction pour le paysage infernal du futur proche.La parabole du semeur. Sa trilogie, « Lilith's Brood », va beaucoup plus loin, se déroulant au lendemain de la dévastation nucléaire de la Terre. Dans le premier livre,Aube, Lilith se réveille sur un navire sous la garde d'une race extraterrestre, les Oankali, qui lui disent qu'ils ont passé les siècles de son hibernation à nettoyer notre planète pour le retour de l'humanité. Cependant, le prix qu’ils exigent pour leur bienveillance est lié à l’allégorie raciale qui est au cœur d’une grande partie de la fiction spéculative de Butler. Les développements ultérieurs de la série ne sont jamais à la hauteur de son enquête morale initiale – les critiques soulignent un encombrement excessif d'idées – maisAubeexcelle dans son mariage de science-fiction dure et douce. Cela constitue également un marqueur alarmant et décalé de la dernière fois où la menace d’un holocauste nucléaire a teinté les limites de nos vies.

Bien que les histoires du premier recueil de Liu soient, dans l'ensemble, très différentes deLe problème des trois corps, il y a deux très bonnes raisons de le lire. Tout d'abord, Liu a traduit le roman de Cixin en anglais, ce qui a joué un rôle majeur dans son succès interculturel. Deuxièmement, le contenu deLa ménagerie du papier et autres histoiressont tellement chargés de récompenses qu'ils en font une lecture absolument essentielle pour tout fan de science-fiction ou de fiction spéculative. L'histoire principale, qui raconte l'histoire d'un garçon fasciné par les propriétés magiques de l'origami, va bien plus loin dans le schisme culturel entre l'identité chinoise de sa mère et le côté américain de sa famille. Il s'agit de la première œuvre de fiction à remporter les prix Hugo, Nebula et World Fantasy. D’autres histoires soudent le magique et le scientifique. Liu nous donne un appareil photo qui crée des hologrammes de personnes capturées à des moments précis ; il associe le voyage dans le temps au pire des crimes de guerre japonais. Un bref point culminant, « Les habitudes de création de livres de certaines espèces », présente une culture extraterrestre via les entrées de leurs encyclopédies. Les nombreux,beaucouples récompenses et les nominations sont bien méritées. Dans un monde juste, il serait aussi célèbre et lu que l’écrivain qu’il a contribué à présenter.

Et siLes Contes de Cantorbéryse sont déroulés dans l'espace ? Selon votre point de vue et ce que vous avez été obligé d'endurer en cours d'anglais, ce discours vous a soit excité, soitvraimenthors de l'idée deHypérion. L'opéra spatial primé par Hugo de Dan Simmonsestsans vergogne bourré de références littéraires, mais c'est aussi sans doute le roman le plus lisible de cette liste. Structurellement, il est divisé en six sections, chacune mettant en vedette un « pèlerin » différent partageant un voyage vers un monde lointain pour adorer aux pieds (tentacules ?) d'une créature divine, la Pie-grièche. Il n’y a pas de maillon faible dans cette chaîne d’histoires. Ils parcourent l'espace et le temps, mettant en vedette des archéologues et des cultures anciennes, un vieillissement inversé et une guerre manipulée par le temps. La portée est majestueuse, les personnages sont convaincants et l'imagination de Simmons peut être grandiose ou discrètement fascinante (une maison reliée par téléportation à chaque pièce sur une planète différente). Chaucer aurait été ravi d'inspirer un tel plaisir.

La science-fiction regorge de multivers. De nombreuses histoires suivent les ramifications de la théorie des mondes multiples, dans laquelle un papillon battant des ailes provoque un électro-séisme dans la ceinture d'Orion ou la mort d'un dieu sur Proxima du Centaure. (Excellente idée en fait, notée !)Les portes d'Edenest une vision différente de la vanité. Plutôt que d’imaginer les divers futurs à venir, Tchaïkovski s’intéresse au passé profond, examinant toutes les voies potentielles de l’évolution planétaire, si les conditions différaient légèrement. Ces réflexions sont présentées comme des chapitres interstitiels entre l’axe central de l’intrigue, qui concerne d’étranges créatures dans les landes anglaises et une sombre conspiration gouvernementale. Ce sont toutes des choses géniales, mais ces expériences de pensée évolutionniste sont celles où l'imagination de l'auteur prend vraiment son envol. La plupart des fans recommanderaient les « Enfants du temps » de Tchaïkovski. trilogie, maisLes portes d'Edenpartage davantage l’enthousiasme scientifique de niche deLe problème des trois corps.

Les écrivains asiatiques ne sont pas les seuls à faire des vagues dans la science-fiction contemporaine. Une révolution afrofuturiste s’accélère également dans le travail d’auteurs tels que Nnedi Okorafor, Temi Oh et Tade Thompson. chez ThompsonArmoisela trilogie est dense et stimulante et, commeLe problème des trois corps,il présente une perspective sur la communauté humaine et notre place dans le cosmos qui est en contradiction avec la mentalité américaine dominante. Le premier roman,Eau de rose, établit une présence extraterrestre sur Terre avant d’avancer de plusieurs décennies pour évaluer son impact sur notre monde. La ville nigériane de Rosewater s'est développée autour d'un immense dôme extraterrestre, qui libère un champignon altérant l'esprit qui permet aux humains d'accéder à un réseau de connexions psychiques. La configuration peut ressembler à un casse-tête, mais à condition d'avoir un peu de patience pour une multitude de nouvelles terminologies,Eau de roses'installe bientôt dans l'un des romans de science-fiction les plus passionnants, les plus satisfaisants et les plus imaginatifs de la dernière décennie.

Qui a dit qu’on ne pouvait pas utiliser la science dure dans une histoire d’amour ? DansInterstellaire, Christopher Nolan a fait de l'amour la loi naturelle la plus étendue, et dans les débuts de Kim Bo-Young, c'est le seul point constant de la géométrie relativiste de l'univers. À travers deux nouvelles jumelées, Bo-Young raconte l’histoire d’un couple lié amoureux mais séparé par l’espace-temps. Alors que les millénaires passent sur Terre, ils se désirent mutuellement dans le cosmos, dans l’espoir de retrouvailles soutenu par les progrès technologiques continus. Leur double histoire est accompagnée de deux récits plus brefs – eux-mêmes liés – qui s’interrogent sur la relation entre les êtres divins et les humains qu’ils observent. Ce sont de la bonne science-fiction, mais dans une liste de concepts élevés, de science froide et de narration à grande échelle, c'est l'histoire d'un amour contrarié et persistant qui brille depuis les confins vides de l'espace.