Deux criminels français tentent de faire profil bas à Alger dans ce premier long métrage haut en couleur
Réal : Elias Belkeddar. France. 2023. 99 minutes
Le premier long métrage d'Elias Belkeddar combine crime, comédie et romance et, même si les différents éléments ne s'intègrent pas toujours parfaitement, ils fournissent suffisamment d'étincelles pour l'histoire d'un homme méchant qui tente de devenir un peu plus bon.Le roi d'Algercontient trois performances délicieuses, dirigées par Reda Kateb dans le rôle d'un gangster qui tombe amoureux de la bienveillante gérante (Meriem Amiar) d'une entreprise de biscuits et de gâteaux. Avec Benoit Magimel comme meilleur ami irrévérencieux de l'homme, le film se tourne principalement vers des rires légers, flirtant parfois avec des terrains plus sombres qui ne sont pas conçus avec autant de confiance. Mais lorsque l’histoire d’amour occupe le devant de la scène, c’est un régal discret.
Essaietrouver l'équilibre entre être nerveux et romantique
Première à Cannes dans un créneau de minuit,Le roi d'Algerdevrait bien performer en France, où il ouvre le 24 mai, soutenu par ses sympathiques stars. Mais le public international peut également trouver beaucoup à apprécier dans ce concept haut de gamme. Attendez-vous à ce que les critiques soient positives, voire trop élogieuses, commeLe roi d'Algertrouve un public réceptif pour ceux qui recherchent un divertissement inoffensif et agréable à tous.
Kateb incarne Omar, un criminel français qui vient d'être condamné à 20 ans de prison. Sa seule solution pour éviter la prison est de se cacher à Alger. Son cher ami et compagnon escroc Roger (Magimel) accepte de rester dans la capitale algérienne avec lui, tous deux profitant de leur exil vivant dans une grande demeure vide comme des célibataires. Dans une tentative de donner au moins l'impression d'aller tout droit, Omar obtient un emploi dans une usine de pâtisserie, se trouvant immédiatement attiré par Samia (Amiar), qui est intriguée par lui mais découvre bientôt son passé.
Initialement, cette alouette est alimentée par la relation amicale de Kateb et Magimel, qui transmettent sans effort l'amitié de longue date de deux partenaires littéraux dans le crime. Comme des garçons trop grands, Omar et Roger font des blagues idiotes et passent du temps ensemble, profitant simplement de la compagnie de l'autre. Belkeddar, dont le court métrage 2018Un jour de mariageprojeté à la Semaine de la Critique, considère ces deux hommes comme des idiots attachants, et une grande partie de la première comédie découle de leurs pitreries enfantines pendant ces vacances inattendues. (Lorsqu’ils essaient de s’entraîner, par exemple, ils veillent à le faire avec des boissons alcoolisées à la main.)
Mais quand Samia entre dans l'histoire,Le roi d'Algerse transforme en une romance plus douce, avec Kateb et Amiar devenant les acteurs centraux. Ils forment un joli couple à l'écran alors qu'Omar tente maladroitement de courtiser Samia, qui se méfie de ce nouveau gars qui travaille dans son usine. Lorsqu'elle trouve un vieux clip YouTube d'Omar en train d'être arrêté, elle se rend compte qu'elle a des raisons de se méfier, mais Kateb livre une performance charmante qui la séduit ainsi que le spectateur.
Comme on pouvait s'y attendre, ce n'est pas parce qu'Omar et Roger sont hors de France qu'ils sont vraiment hors du trafic criminel, et ces pros chevronnés prennent bientôt de jeunes escrocs locaux sous leur aile. (Il y a aussi la petite histoire de certaines drogues d'un travail précédent qu'ils aimeraient encore changer.) Quand on voit quelle terreur Omar est capable d'infliger, cela nous rappelle qu'un nouvel amour ne peut pas complètement réformer ce criminel endurci – mais en même temps temps, le changement de ton est si extrême qu'il risque de bouleverserLe roi d'Alger» approche par ailleurs légère. En général, les mécanismes de l'intrigue entravent la dynamique des personnages qui sont la véritable raison d'être de ce film, il est donc décevant que Belkeddar se rapproche du terrain du thriller vers la fin.
Magimel, qui semble être partout à Cannes cette année entre cette photo, le titre Un Certain RegardRosalieet l'inscription au ConcoursThe Pot-Au-Feu, savoure le rôle de Roger, d'âge moyen, qui ne prend pas la vie trop au sérieux même s'il est impliqué dans des affaires dangereuses. Flirtant avec un voisin, rappant freestyle quand l'envie l'envahit, Roger profite au maximum de ces vacances, mais ses vieilles tendances criminelles finiront par lui causer des ennuis et à celui d'Omar.
Alors que Magimel dérive davantage vers la périphérie, Kateb et Amiar sont autorisés à briller, la Samia pragmatique forçant Omar à changer ses habitudes – au moins quelque peu – s'il veut que cette relation fonctionne.Le roi d'Algeressaie d'équilibrer entre être nerveux et romantique mais, tout comme Omar, le film finit par reconnaître qu'il est préférable de mettre de côté une vie de crime pour arriver à une fin heureuse.
Sociétés de production : Iconoclast Films, Chi-Fou-Mi Productions
Ventes internationales : StudioCanal,[email protected]
Producteur : Éric Lenclud
Scénario : Elijah Belkeddar, Thomas Bidegain, Jérôme Pierrat
Photographie : André Chemetoff
Scénographie : Arnaud Roth
Editing: Simon Jacquet
Musique : Sofiane Saïdi
Casting principal : Reda Kateb, Benoit Magimel, Meriem Amiar, R'Mimez, Chahine Beriah, Mourad Khan