Laurent Lafitte est à l'affiche de ce drame littéraire d'époque sur fond de conflit au Liban
toi. David Oelhoffen. France/Luxembourg/Belgique 2024. 116min
Drame françaisLe quatrième murréfléchit sur la relation entre le théâtre et la réalité politique, mais la partition titulaire reste en grande partie intacte dans un drame fermement ancré dans l'histoire moderne. Situé au Liban au début des années 80, et suite à la mise en scène par une troupe de théâtre deAntigoneà l'approche de l'un des événements les plus notoires du conflit au Moyen-Orient, ce film hautement littéraire est une offre intellectuellement ambitieuse mais parfois lourde du scénariste-réalisateur français David Oelhoffen, surtout connu pour le film de 2014Loin des hommes.
Intellectuellement ambitieux mais parfois lourd
Une résonance contemporaine, étant donné l'intensification récente des événements au Liban, ainsi qu'un rôle principal accessible, bien que parfois sombre, du populaire habitué français Laurent Lafitte (récemment vu dans le film à succèsLe Comte de Monte-Cristo) devrait donner au film un attrait pour un public sérieux sur le circuit des festivals. Le Pacte sortira en France en janvier 2025.
Basé sur le roman français de Sorj Chalandon de 2013, le film – tourné au Liban et au Luxembourg – commence au Liban en 1983, lorsque l'acteur français Georges (Lafitte) se retrouve sous le feu des critiques. L'action remonte ensuite un an en France, où Georges accepte de se rendre à Beyrouth pour reprendre une production de la pièce de Jean Anouilh.Antigonepour son ami réalisateur Sam (Bernard Bloch), gravement malade. Aidé par le chauffeur Marwan, de la communauté druze de Beyrouth (le fiable arméno-français Simon Abkarian), Georges rencontre les acteurs de Sam, comprenant plusieurs communautés coexistantes et en conflit de Beyrouth. Parmi eux se trouvent le fils de Marwan, Nakad (Tarek Yaacoub), une jeune femme catholique (Tracy Younes) et la Palestinienne Imane (Manal Issa), qui incarne l'héroïne rebelle classique Antigone – et pour laquelle Georges craque.
Afin de poursuivre la production, qui doit se dérouler près de la Ligne verte de Beyrouth, Georges doit négocier avec des dirigeants politiques méfiants et des proches des acteurs, notamment des musulmans chiites et, le frère de l'acteur, un militant phalangiste chrétien. Georges maintient ses acteurs motivés, expliquant la nature de la refonte par Anouilh de la tragédie classique – qui, créée pour la première fois en 1944, était une parabole de la résistance française à l'occupation, qui a clairement des résonances pour le Liban. Surtout, Georges souligne que l'essence de la tragédie classique réside dans le fait que le destin des personnages est irrévocablement prédéterminé – ce qui sera évidemment le cas dans ce film.
Oelfhoffen n'insiste pas trop sur le jeu formel entre le cinéma et le théâtre – Georges regarde ses acteurs en vidéo et une répétition est en partie tournée de face, comme sur une scène, mais sinon l'auto-réflexivité est dans le drame et le dialogue parfois solennellement discursif. Photographié par Guillaume Deffontaines, le film évoque un sentiment intense et totalement peu romantique de ce qu'aurait pu être le quotidien de Beyrouth à cette époque. Une distribution nombreuse apporte des caractérisations bien définies à des rôles très divers – Abkarian apportant sa solide gravité habituelle, et Manal Issa (le film de Danielle Arbid).Parisienne, celui de Sally El-HoseiniLes nageurs) rayonnant une énergie bouillonnante et provocante qui convient à la fois à Antigone et à Imane.
Moins convaincant est Lafitte, habituellement habile à combiner affabilité et poids émotionnel dans des rôles sérieux et comiques, mais ici un peu sincèrement lugubre, comme alourdi par le fardeau de la responsabilité morale et historique. Certes, il est confronté à un drame qui passe du ton contemplatif et pessimiste à l'horreur des atrocités réelles – et qui étend la plausibilité lorsque Georges est appelé à devenir un participant, et non seulement un observateur, dans un règlement direct et très brutal de la situation. scores. Même si les intentions d'Oelhoffen ne sont jamais autres que celles d'une recherche éminemment sobre et intellectuelle, c'est ce tournant dramatique en particulier qui fait qu'il est difficile de ne pas considérer l'aventure de ce protagoniste français comme une sorte de tourisme de conflit.
Sociétés de production : Eliph Productions, Rhamsa Productions, Move Movie
International sales: Le Pacte[email protected]
Producers: Christine Rouxel, Maya Hariri, Bruno Lévy, Bady Minck, Alexander Dumreicher-Ivanceanu, André Logie, Gaétan David
Scénario : David Oelhoffen, d'après le roman de Sorj Chalandon
Photographie : Guillaume Deffontaines
Conception et réalisation : Hussein Baydoun, Christina Schaffer
Editing: Sandie Bompar
Musique : Tom Gatti, Jérôme Reuter
Acteurs principaux : Laurent Lafitte, Simon Abkarian, Manal Issa, Bernard Bloch