« Lit de rivière » : Revue du Caire

Une mère et sa fille luttent pour se reconnecter dans le premier long métrage de Bassem Breche

toi. Pause basse. Liban, Qatar. 2022. 78 minutes.

Le premier long métrage de Bassem Breche, précédemment intituléL'étang de la jeune fille, parle ostensiblement d'une mère et de sa fille dans un petit village libanais et est un film qui s'appuie fortement sur la beauté naturelle, l'atmosphère et l'ambiance pour raconter une histoire mince. (Même cette description vend peut-être trop le récit, car la fille n'arrive qu'au bout de 40 minutes et très peu de mots sont échangés tout au long). Visualiste de talent, Brèche a impressionné avec une série de courts métrages ? son premier,Les deux, créé à la Semaine de la Critique de Cannes en 2007 ? etLit de rivièreregorge d'images à chérir, en plus d'être une masterclass sur la façon de transformer un lieu central d'un refuge en prison et inversement en fusionnant l'espace et la lumière. Cependant, il lui manque l’énergie et la connexion nécessaires pour passer du terrain du court métrage à un récit à part entière qui pourrait avoir un attrait plus large.

Le premier long métrage de Brèche veut parler en images au public

Première au Caire dans le cadre du Concours Arabe, l'introspectiveLit de rivièretrouvera des fans dans la partie la plus raréfiée de la programmation des festivals et pourrait bien parcourir ce circuit, même si d'autres expositions sont moins faciles à prévoir. C'est certainement une pièce énigmatique dès ses premiers instants, préparant son stand pour ce qui va suivre avec la lumière filtrant à travers les stores d'une chambre d'une villa, distinguant lentement la forme du personnage principal, Salma (Carole Abood). alors qu'elle se lève pour affronter un autre jour.

C'est un film qui utilise largement les miroirs, et l'arrière de la tête de Salma ? un plan clé est une double réflexion compliquée ? et soigne le placement de l'horizon, des cadres, des lattes et des diagonales. Une photo arrière la montre regarder les terrasses depuis son balcon, par exemple, mais les extérieurs ultérieurs montreront que cette maison grandiose est un peu moins élégante qu'elle n'y paraît à l'origine. Salma semble diriger une sorte d'entreprise depuis son salon, mais Breche n'est pas trop soucieuse d'expliquer sa vie. Elle s'habille en survêtement pour aller se promener, se change à nouveau et part faire un tour en voiture avec son amant marié Waheeb (Rabih El Zaher) ; même s'ils ne parlent pas beaucoup, elle semble heureuse.

Le temps passe. Elle va à une soirée Tupperware et en sort. Se masturbe. Des voilages flottent autour de sa maison, et deux femmes étranges semblent la suivre partout ? peut-être à la recherche de potins sur Waheeb. Quelqu'un qui lui doit de l'argent parle d'un tireur d'élite, et il y a des bruits occasionnels de coups de feu alors que Salma et Waheeb sont assis sur des rochers et regardent une cascade majestueuse. Il dit qu'il ne veut pas provoquer de scandale. Elle lui dit qu'ils ne devraient plus se voir.

Quand sa fille Thuraya (Omaya Maleaeb) arrive,Lit de rivièreLa palette s'assombrit soudainement. On voit des fissures sur les murs de la maison en parpaing de Salma. Thuraya ne parle pas beaucoup à sa mère, mais on peut constater qu'elle a quitté son mari, qu'elle est enceinte et qu'elle ne veut pas du bébé.

Le mérite revient à l'équipe technique pour la réalisation visuelle, même si le montage de Rana Sabbagha semble obscurcir davantage quelque chose qui est déjà difficile à pénétrer. Le premier long métrage de Brèche veut parler au public en images, en rétrécissant sa portée au fur et à mesure jusqu'à ce que la nature soit tout ce qui reste alors que cette mère et sa fille se rapprochent timidement à travers un traumatisme.

Sociétés de production : The Attic Productions, Metaphora

Ventes internationales,[email protected]

Producteurs : Jana Wehbe

Scénario : Ghassan Salhab, Bassem Brèche

Photographie : Nadim Saoma

Scénographie : Wael Boutros

Montage : Rana Sabbagha

Musique : Sharif Sehnaoui

Acteurs principaux : Carole Abood, Omaya Maleaeb, Rabih El Zaher