?Renfield?: Revue

Le joyeux Dracula de Nicolas Cage fait monter les enjeux de cet hybride horreur-action-comédie autrement oubliable

Réal : Chris McKay. NOUS. 2023. 93 minutes

Près d'un siècle après avoir présenté pour la première fois Dracula, le sangsue de Bram Stoker, au cinéma dans le long métrage désormais classique de Tod Browning de 1931, Universal renvoie son monstre gothique le plus célèbre sur grand écran ? cette fois dans une comédie d'action-horreur à indice d'octane élevé qui s'appuie pleinement sur le chaos sanglant du vampire vieux de plusieurs siècles en liberté dans la Nouvelle-Orléans moderne. Peu importe que cette histoire suive ostensiblement son familier titulaire de longue date (et qui souffre depuis longtemps), Renfield (Nicholas Hoult); Le Dracula à pleine inclinaison et au camp élevé de Nicolas Cage vole la vedette. Cela augmente les enjeux dans un film qui, par ailleurs, s'appuie fortement sur un montage vif, des effets somptueux et un humour implacablement ironique pour couvrir une histoire maladroite et souscrite.

Cage mâche à la fois la chair et le paysage avec un abandon contagieux

Renfielddevrait néanmoins bien fonctionner pour Universal lors de son ouverture sur plusieurs territoires, dont le Royaume-Uni et les États-Unis, le 14 avril, en grande partie grâce à la vaste base de fans de Cage et à l'attrait persistant du récit de vampire. Offrir une contre-programmation pour adultes plus audacieuse aux plus familiauxLe film Super Mario Bros.etDonjons et dragons : l'honneur des voleurs? l'histoire de ce dernier écrite parRenfield ?Le réalisateur Chris McKay ? devrait également contribuer à attirer le public.

Un joli prologue en noir et blanc, qui greffe harmonieusement Hoult et Cage dans des scènes du classique de Browning de 1931, explique comment Robert Montague Renfield, alors avocat spécialisé en droit immobilier à la recherche d'un accord lucratif, a rencontré Dracula pour la première fois et a été contraint de devenir son familier. Cette séquence marque effectivement le décrochage d'un scénario de Ryan Ridley (série TV).Rick et Morty) qui a une véritable affection pour les principes de la mythologie de Dracula ? quelque chose qui se reflète également dans les extraits du « Lac des cygnes » de Tchaïkovski, qui ouvrait le film de 1931, parsemé tout au long de la partition par ailleurs énergique ? mais adopte une approche brutale en les transplantant dans la Nouvelle-Orléans contemporaine, une ville décrite comme étant construite sur le vaudou, la corruption et la consommation sans entrave du public.

C'est un endroit idéal pour que Renfield se retrouve dans un champ de mines morales, déchiré entre sa loyauté envers son maître autoritaire, pour qui il est obligé d'offrir une quantité inépuisable de viande fraîche, et son désir croissant d'être un être humain décent. Ce conflit émotionnel le conduit vers un groupe de soutien pour personnes en relations narcissiques, qui livre une série de gags autour de la confrontation à ses démons. La détermination de Renfield à se libérer de l'influence toxique de Dracula se renforce lorsqu'il rencontre Rebecca Quincy (une Awkwafina à la langue acérée, qui apporte une légèreté ironique aux débats). Quincy est un policier déterminé à débarrasser la ville du infâme gang criminel Lobo, dirigé par l'énigmatique Bellafrancesca (Shohreh Aghdashloo), qui tient la ville sous sa coupe ? et sa propre intrigue mal cuite ajoutée au scénario.

L'étincelle que Renfield ressent pour Rebecca intensifie ses luttes psychologiques, ce qui aurait pu ajouter un peu de profondeur aux débats. Pourtant, le film privilégie les traits larges plutôt que les nuances dramatiques, et les propres tendances monstrueuses de Renfield, qui le rendaient sensible aux charmes de Dracula et lui tournaient le dos à sa propre famille, sont évoquées mais jamais complètement explorées. En fin de compte, tout se résume à cette bataille familière entre le bien et le mal, qui se traduit ici par une série de séquences d'action prolongées (et visuellement répétitives) dans lesquelles Renfield saute sur les insectes qu'il mange pour augmenter sa super-force vampirique. , renonce à ses bonnes intentions et se déchaîne sur une ribambelle de méchants. Les effets (à la fois pratiques et visuels) sont sans aucun doute impressionnants ; des membres se détachent, des têtes volent sur l'écran et le sang jaillit dans des geysers. Les fans d'horreur vont en profiter ? comme, on suppose, ce serait le cas de Dracula, avec une demi-chance.

Pourtant, l’homme principal est malheureusement absent pendant une grande partie de l’action ; Ce n’est peut-être pas surprenant, étant donné qu’il s’agit censément du film de Renfield. Mais aussi sympathique que soit Hoult dans ce rôle indéniablement farfelu, il n'est pas à la hauteur de Cage, qui s'amuse absolument du début à la fin. Vous êtes célèbre pour l'horreur gothique et les vampires en particulier ? il a produitL'ombre du vampireet a joué dans les années 1988Le baiser du vampire? Cage profite certainement de cette opportunité pour incarner son icône. Canalisant les anciens cinématiques Draculas Bela Lugosi et Christopher Lee tout en ajoutant sa propre manie, l'acteur mâche à la fois la chair et le décor avec un abandon contagieux et imprègne son seigneur des ténèbres d'une férocité animale et d'un sarcasme ludique. Le reste du film ne peut s'empêcher de tomber en poussière autour de lui.

Société de production : Universal Pictures, Skybound International

Distribution mondiale : Universal Pictures

Producteurs : David Alpert, Bryan Furst, Sean Furst, Robert Kirkman, Chris McKay

Scénario : Ryan Ridley, d'après une histoire de Robert Kirkman

Photographie : Mitchell Amundsen

Scénographie : Julie Berghoff, Alec Hammond

Montage : Ryan Folsey, Giancarlo Ganziano, Mako Kamitsuna

Musique : Marco Beltrami

Acteurs principaux : Nicholas Hoult, Nicolas Cage, Awkwafina, Benjamin Schwartz, Shohreh Aghdashloo