Léa Seydoux est lumineuse dans le drame intime de Mia Hansen-Løve sur la perte et l'amour
Directeur/scr. Mia Hansen-Løve. France/Allemagne. 2022. 112 minutes.
Mia Hansen-Løve est à son meilleur pour exposer le genre d'amour et de perte qui ne peut s'empêcher de se sentir profondément personnel, et elle est à son meilleur ici :Un beau matinrenvoie le réalisateur français à la tendre douleur dePère de mes enfants, plaçant une Léa Seydoux empathique dans le rôle central d'une jeune mère essayant de faire face au coup de poing de velours de la perte progressive d'un père bien-aimé tout en luttant avec le sens de l'amour dans sa propre petite vie gardée. Il n'est pas surprenant de lire que ce film intimiste a été inspiré par la mort du père de Hansen-Løve, tout commeEnfantsfait face à la perte d’un mentor bien-aimé.
Seydoux est transcendant
À bien des égards,Un beau matinsuit un chemin narratif similaire à celui présenté l'année dernière en compétition à Cannes par François Ozon,Tout s'est bien passé, et s'installe confortablement dans ce même milieu parisien. Peut-être pas si riche, mais ce n'est pas non plus la banlieue : le père malade de Sandra (Léa Seydoux), Georg (Pascal Greggory), était autrefois professeur de philosophie ; son partenaire romantique potentiel est une astrophysicienne, alors qu'elle est elle-même une interprète hautement compétente dans plusieurs langues. L'héroïne d'Ozon a dû organiser le suicide assisté de son père, mais tout ce que le personnage de Hansen-Løve peut faire ici, c'est le regarder devenir de plus en plus diminué, quelque chose qui semble plus brutalement réaliste malgré l'accouchement trompeusement délicat de Hansen-Løve. (Son esprit est tellement fracturé que lorsque Georg semble parler d’euthanasie, sa signification est hors de portée.)
Les deux derniers films de Hansen-Løve,Île Bergman(dont la participation à la Compétition de Cannes l'année dernière et la sortie éventuelle ont été retardées d'un an en raison de la pandémie) etMaya,de 2018, n’ont pas réussi à trouver un écho aussi fort que ses travaux antérieurs. Aidé par une performance lumineuse de Léa Seydoux, ce drame français qui plaira au public, à l'affiche de la Quinzaine des réalisateurs, devrait raviver l'intérêt des films d'art et d'essai pour le réalisateur parisien.
Bien que jeune, Sandra de Seydoux se retrouve confrontée à un dilemme classique de la quarantaine : elle a une jeune fille qui grandit vite et un père âgé qui régresse encore plus dramatiquement. Son partenaire est décédé il y a cinq ans, et on ne sait pas comment ? sa mère Françoise, interprétée avec vivacité par Nicole Garcia, évoque "assez de suicides dans cette famille". Sandra travaille de manière très autonome : depuis son petit appartement jusqu'aux transferts scolaires, elle est un intermédiaire au travail, où elle traduit, comme elle le fait avec son père et sa mère séparée depuis longtemps. Elle doit faire face au fait que Georg, qui ne voit pas, ne peut plus vivre seul dans son appartement de location, tandis que la famille n'a pas suffisamment de moyens pour lui assurer une fin de vie confortable.
Pendant ce temps, une amitié avec une vieille connaissance Clément (Melvil Poupaud), scientifique, voyageur et homme malheureux en mariage, s'épanouit tendrement en quelque chose qui pourrait être de l'amour.
Un beau matins'intéresse à la perte, à l'amour et à l'interaction entre les deux. L'esprit raffiné du père de Sandra est progressivement ruiné, son amour pour sa nouvelle partenaire Leila étant la seule chose qui peut briller à travers le brouillard obscur. Sa famille essaie de le déplacer dans les maisons de retraite parisiennes tout en emballant sa vie et son travail dans de petites cases. Clément se décrit lui-même comme un cosmophysicien, obsédé par la permanence de la science, mais ses allées et venues affectent Linn, la fille de Sandra (la vive Camille Leban Martins), au point qu'elle se met soudainement à boiter. La vie est compliquée et Sandra peut paraître passive face à elle, enfermée dans son petit appartement, mais son caractère est toujours fidèle à elle-même.Un beau matinpeut aussi donner lieu à des moments enchantés au milieu de la douleur, comme un décor de réveillon de Noël qui n'est pas vraiment pertinent, mais néanmoins agréable.
Hansen-Love trouve des moments de vérité dans le mélange, et Seydoux est transcendante, portant en elle une tristesse qui s'avère incroyablement émouvante lorsque l'occasion de l'amour se présente et qu'elle s'y fond. Superbe soutien d'un Pascal Greggory dénué et sans défenseUn beau matinquelque chose de plus puissant que la méditation par le toucher léger qu'elle apparaît initialement. Tournant en 35 mm, le directeur de la photographie Denis Lenoir donne à Paris une douceur qui aide à atténuer visuellement certains des problèmes les plus difficiles en jeu ici.
Production companies: Les Films Pelléas
International sales: Les Films du Losange, [email protected]
Producteurs : Philippe Martin, David Thion
Photographie : Denis Lenoir
Conception et réalisation : Mila Preli
Editing: Marion Monnier
Main cast: Léa Seydoux, Melvil Poupaud, Nicole Garcia, Pascal Greggory, Camille Leban Martins