Deuxième volet d'une trilogie norvégienne débutée à Berlin avec « Sex ? et continue à Venise
Réal. Jour Johan Haugerud. Norvège 2024. 119 minutes.
La deuxième partie de la trilogie en cours de Dag Haugerud estAmour, mais effectivement il aurait pu avoir le même titre que les autres chapitres ?Sexe, dont la première a eu lieu à Berlin cette année, ou le prochainRêves. Cela ne fait que suggérer une cohérence thématique très apparente dans ce document apparemment léger, mais impressionnant de recherche ? et, dans certains thèmes, troublant ? drame du scénariste-réalisateur norvégien, un titre tardif du Concours de Venise de cette année.
Rythme contemplatif lent, tranquille plutôt que laborieux
Une narration et un jeu de personnages satisfaisants et réfléchis, ainsi que des performances engageantes et franches de l'ensemble dirigé par Andrea Braien Hovig feront de ce numéro sur le thème LGBTQIA+ une perspective prometteuse pour les admirateurs d'un cinéma relationnel mature et réfléchi ? surtout dans la gamme qui s'étend d'Eric Rohmer àLa pire personne au monde.
Explorer des thèmes similaires àSexe, tout en impliquant différents personnages,Amourse déroule sur plusieurs jours un mois d'août à Oslo. L'accent est mis dans un premier temps sur Marianne (Hovig), médecin hospitalière spécialisée en urologie. Le drame commence de manière sobre lorsque Marianne pose un diagnostic de cancer de la prostate à l'un de ses patients, établissant ainsi le thème parfois angoissant de la vulnérabilité physique masculine. Marianne s'arrête chez son amie Heidi (Marte Engebrigtsen), qui organise un événement commémoratif pour la ville, et discute en groupe à travers une statue qui semble brandir le drapeau des relations érotiques libérées ? bien que plus tard, Heidi se révèle loin d’être aussi dénuée de jugement que cela pourrait le suggérer.
Heidi a arrangé Marianne seule avec un rendez-vous possible, Ole Harald (Thomas Gullestad), un aimable géologue divorcé qui vit sur l'île voisine de Nesodden. C'est sur le ferry de Nesodden que Marianne croise son collègue infirmier Tor (Tayo Citadella Jacobsen), un homosexuel sexuellement confiant qui lui dit que le ferry est un lieu privilégié pour les rencontres sur l'application de rencontres gay Grindr. Il a lui-même une rencontre provisoire sur le bateau avec Bjorn (Lars Jacob Holm), un homme plus âgé et renfermé ; les deux se retrouvent plus tard dans des circonstances troublantes qui les rapprochent dans une intimité improbable, empathique plutôt qu'érotique. Pendant ce temps, alors qu'elle réfléchit à l'opportunité de redescendre sur terre avec son géologue, Marianne se retrouve à explorer une distraction surprise sur Tinder.
Avec un rythme lent et contemplatif qui est tranquille plutôt que laborieux, et le travail de caméra propre et lumineux de Cecilie Semec tirant également le meilleur parti de la zone portuaire d'Oslo et des visages attentifs et pleins de caractère des acteurs,Amourest un drame sur le choix, le hasard et lecarpe diemimpératif, surtout face à la maladie et à la détresse émotionnelle. Alors que le scénario peut être troublant dans sa présentation franche des problèmes oncologiques masculins, la chaleur doucement optimiste du drame émerge tout au long de sa longueur, menant à un intermède musical étonnamment exaltant sur le toit.
Hovig est très touchante en tant que femme sérieuse et réfléchie ? le « sensé » ? dans cet ensemble ? qui se rend compte que parfois la vie exige que l'on fasse preuve de prudence, tandis que Citadella Jacobsen gagne en tant qu'homme autonome dont l'arrogance narcissique se détache pour montrer une compassion qui n'est pas seulement la compétence professionnelle d'un agent de santé.
Société de production : Motlys
Ventes internationales : m-appeal,[email protected]
Producteurs : Yngve Saether, Hege Hauff Hvattum
Scénario : Dag Johan Haugerud
Photographie : Cécile Semec
Editeur : Jens Christian Fodstad
Conception et réalisation : Tuve Hølmebakk
Musique : Peder Kjellsby
Acteurs principaux : Andrea Braien Hovig, Tayo Citadella Jacobsen, Marte Engebrigtsen, Thomas Gullestad