Cannes s'ouvre avec beaucoup de rires dans le remake méta zombie délicieusement idiot de Michel Hazanavicius
Dir: Michel Hazanavicius. France. 2021. 111 mins.
Un hommage à un cinéma si loufoque et bon cœur qu'il est difficile d'y résister,Coupe finaleraconte l'histoire de la réalisation d'un film de zombies – même si le véritable suspense implique le drame en coulisses nécessaire pour donner vie au projet. Adaptation de la comédie de 2017 par le scénariste-réalisateur Michel HazanaviciusUne coupe des mortsest délicieusement idiot et constitue une ouverture idéale pour le Festival de Cannes de cette année, trouvant l'humour et le pathos chez tous ces pauvres imbéciles qui consacrent leur vie au business du cinéma. Romain Duris se révèle être un cinéaste charmant et agité, tandis que Bérénice Bejo suscite beaucoup de rires dans le rôle de son épouse solidaire, une ancienne actrice qui sera appelée en service lorsque l'une des nombreuses choses tourne mal avec son futur opus.
Coupe finaledonne à la fois aux apocalypses zombies et aux plateaux de tournage un aspect profondément chargé – et aussi étonnamment drôle.
Coupe finaledevait initialement être présenté en première à Sundance, mais après que le festival de Park City soit devenu entièrement virtuel, Hazanavicius a décidé d'attendre pour dérouler la comédie lorsqu'elle pourrait être projetée devant un public. Cette décision semble judicieuse compte tenu des qualités de son film qui plaisent au public – sans compter que son film le plus populaire,L'artiste, a également fait ses débuts à Cannes. Les fans de parodies de zombies et de films sur films devraient apprécier cette babiole, rehaussée par l'ensemble joyeux.
Dans le premier segment du film, filmé en une seule prise continue, on voit un réalisateur fou (Duris) exiger que ses acteurs apportent plus d'intensité au thriller zombie qu'il tourne. Afin d'augmenter le réalisme, il évoque une ancienne malédiction qui libère de véritables zombies, ses acteurs et son équipe se battant désormais pour leur vie. Mais ce que le public regarde est déroutant : pourquoi le réalisateur s'adresse-t-il de temps en temps à un caméraman invisible qui enregistre tout cela ? Et pourquoi le réalisateur et ses acteurs blancs portent-ils tous des noms japonais ?
Bientôt, le rebondissement se révèle : cette séquence initiale est en fait un film que l'auteur en difficulté Rémi (Duris) a monté, avecCoupe finalepuis revient quelques semaines plus tôt alors qu'il se prépare à réaliser cet ambitieux thriller zombie à un seul coup pour les investisseurs japonais.Coupe finaleLe troisième et dernier segment suit ensuite Rémi et son équipe alors qu'ils tournent cette séquence initiale. Le réalisateur est déterminé à maintenir courageusement le projet à flot tout en s'attaquant aux obstacles les uns après les autres pendant que la caméra continue de tourner.
Tout au long de sa carrière, Hazanavicius a allègrement peaufiné les institutions cinématographiques, qu'il s'agisse de thrillers d'espionnage (OSS117), film muet (L'artiste) ou Jean-Luc Godard (Redoutable), donc son attirance pourUne coupe des mortsn'est pas surprenant, étant donné qu'il ne se contente pas de parodier l'horreur des zombies, mais rend également hommage à tous les désastres imprévus qui doivent être réparés lors d'une production cinématographique. Il y a une spécificité dans l'humour — qu'il s'agisse de l'acteur principal ultra sérieux (Finnegan Oldfield) qui pense faire de l'art ou du compositeur enthousiaste (Jean-Pascal Zadi) qui invente une musique d'ambiance même lorsqu'il n'est pas au travail — cela amusera ceux qui connaissent ce monde.
Parce queCoupe finaleLes attaques contre l'ego et les insécurités des créatifs sont légères et font rarement couler le sang, c'est aux acteurs de Hazanavicius de s'engager sur le ton amoureusement stupide. Heureusement, l'exaspération lente de Duris et le rôle souvent inspiré de Bejo dans le rôle de l'épouse de Remi, qui doit remplacer l'actrice principale à la dernière minute, aident à vendre les éléments les plus ridicules de l'histoire.
Assurez-vous également de prêter une attention particulière à ce premier segment : chaque digression et chaque raté apparemment bizarres dans le film en un seul plan seront expliqués, souvent assez intelligemment, dans la séquence finale, qui soutient que peu importe à quel point une image peut se révéler , ça aurait toujours pu être pire. À peine profond mais doucement attachant,Coupe finaledonne à la fois aux apocalypses zombies et aux plateaux de tournage un aspect profondément chargé – et aussi étonnamment drôle.
Production companies: Getaway Films, La Classe Américaine, Sk Global Entertainment, France 2 Cinéma, Gaga Corporation
Ventes internationales : Wild Bunch International,[email protected]
Producers: Noëmie Devide, Brahim Chioua, Michel Hazanavicius, Vincent Maraval, Alain de la Mata, John Penotti
Scénario : Michel Hazanavicius, d'aprèsUne coupe des mortspar Shinichirou Ueda et inspiré parFantôme dans la boîtepar Ryoichi Wada
Production design: Joan Le Boru
Editing: Mickaël Dumontier, Michel Hazanavicius
Photographie : Jonathan Ricquebourg
Music: Alexandre Desplat
Main cast: Romain Duris, Bérénice Bejo, Grégory Gadebois, Finnegan Oldfield, Matilda Lutz, Sébastien Chassagne, Raphaël Quenard