Catherine Deneuve répond à la polémique de la lettre #MeToo

L'actrice française Catherine Deneuve a écrit une lettre ouverte pour présenter ses excuses aux victimes d'agressions sexuelles qui se sont senties offensées par un éditorial qu'elle a signé critiquant la campagne #MeToo.

« Je tends la main à toutes les victimes de ces actes haineux qui se sont senties agressées par l'éditorial duLe Monde. C'est à eux seuls que je présente mes excuses ? leLa Belle Du Joura écrit la star dans une lettre publiée sur le site du journal françaisLibérationle dimanche.

Mais l'actrice s'en est tenue à l'essentiel du tract controversé de la semaine dernière dansLe Mondesemaine à défendre le droit des hommes de draguer les femmes ? et qualifiant la campagne #MeToo et son équivalent français #balancetonporc de mouvements puritains menaçant la liberté sexuelle.

En tant que signataire la plus en vue de l'éditorial signé par 100 femmes, Deneuve a été au centre de la tempête médiatique et des débats acharnés qu'elle a provoqués en France et à l'international.

"Rien dans la lettre ne prétend que le harcèlement est une bonne chose, sinon je ne l'aurais pas signée", a-t-il ajouté. elle a écrit.

«J'aime la liberté», continua la lettre. « Je n'aime pas cette particularité de notre époque où chacun pense avoir le droit de juger, d'arbitrer et de condamner. Nous vivons à une époque où les dénonciations sur les réseaux sociaux peuvent entraîner des sanctions, la résignation et souvent des lynchages sur Internet.

"Un acteur peut être effacé numériquement d'un film, le directeur d'une grande institution new-yorkaise peut être contraint à la démission pour des mains posées sur les fesses il y a trente ans, sans aucun procès", a-t-il ajouté. a-t-elle ajouté.

Ce dernier commentaire semblait être une référence au retrait de Kevin Spacey deTout dans l'argent du mondesuite à des allégations de harcèlement sexuel.

?Désaccord?

Deneuve a cependant cherché à se démarquer de certainsLe Mondedes pétitionnaires qui, a-t-elle dit, avaient déformé l'esprit original du texte lors d'entretiens avec les médias après sa publication.

"Oui, j'ai signé cette pétition mais il me semble aujourd'hui absolument nécessaire de souligner mon désaccord avec la manière dont certains pétitionnaires se sont adressés unilatéralement aux médias, pour dénaturer l'esprit originel de ce texte."

Ses commentaires semblaient particulièrement dirigés vers l'ancienne star du porno et présentatrice de radio Brigitte Lahaie, qui a déclaré lors d'un débat télévisé ultérieur que certaines femmes « avaient un orgasme lors d'un viol ».

"Dire à la télé qu'on peut jouir lors d'un viol est pire que de cracher au visage de tous ceux qui ont subi ce crime."

La décision de Deneuve de signer leLe MondeL'accueil de l'éditorial a été largement accueilli avec consternation et dérision en France, mais il y a également eu un certain soutien pour les accusations de l'éditorial selon lesquelles la révélation sur les réseaux sociaux du harcèlement sexuel avait des connotations de « chasse aux sorcières ».

L'actrice ne s'est jamais décrite comme féministe, bien qu'elle ait signé un célèbre manifeste pro-avortement de 1971 dans lequel 343 femmes éminentes déclaraient avoir eu recours à des avortements qui étaient illégaux en France jusqu'en 1975.

Réponse

La lettre d'hier a suscité une réaction mitigée en France où Deneuve est généralement un trésor national très apprécié, certains affirmant que ses excuses ne sont pas allées assez loin et d'autres admirant sa décision de s'excuser mais restant fidèle à sa position.

Dans une interview télévisée lundi matin, l'éminente féministe française Raphaëlle Rémy-Leleu, porte-parole d'Osez le féminisme !, a déclaré qu'il "était bien que Deneuve ait au moins reconnu certains des excès de l'éditorial précédent".

Mais elle ajoute : « On voit encore dans le discours de Catherine Deneuve une incompréhension du discours féministe, de ses objectifs et de l'intérêt de la dénonciation ? tout ce que nous demandons, c'est la fin de la violence dirigée contre les femmes.

Deneuve semble prêt à être impliqué dans le débat en France pendant un certain temps encore.

Dans un commentaire ce week-end,Le MondeLe rédacteur en chef Michel Guerrin a suggéré le fait que l'univers "libre et imprévisible" de l'exposition est "libre et imprévisible". l'actrice était devenue, sans le vouloir, la figure de proue duLe MondeL'éditorial, même si elle ne l'a pas écrit directement, était emblématique de tout le débat sur le harcèlement sexuel.

Deneuve, dans sa personnalité publique et sa carrière ? qui incarnent la femme fatale, féministe réticente et penseuse indépendante ? incarnait bon nombre des questions au cœur du débat sur le harcèlement sexuel, a-t-il écrit.