"Pierre et le Starcatcher."Photo de : O&M Co.

Peter et le Starcatcherest un petit spectacle, mais le spectacle, l'esprit et la joie en sortent comme un trésor sorti d'une poche magique. Un casting de douze personnes, quelques malles et une longueur de corde polyvalente permettent de raconter plus d'histoires que la plupart des spectacles surdimensionnés ne peuvent en gérer. Il y a une bataille navale, une île pleine de sauvages et un chœur de sirènes, le tout emballé sur une scène qui ne semble pas plus grosse qu'une conque. C'est une mesure des délices low-tech de la production que lorsque Molly, la seule femme du casting, ingère une dose de « trucs de stars », croise les jambes et lévite, à la manière de Jeannie, cela ressemble à un effet miraculeux, même si on peut clairement voir la planche, le pivot et la main à l'autre extrémité de la bascule.

Écrite par Rick Elice et basée sur le roman de Dave Barry et Ridley Pearson, la pièce raconte comment un orphelin anonyme qui n'a jamais eu la chance d'être un enfant devient Peter Pan, heureusement piégé dans une enfance perpétuelle. Le scénario contourne la gentillesse, et Peter aurait facilement pu passer de la sublime bêtise à tout simplement stupide. Des blagues de pet, des malapropismes et un gag courant sur qui sera le chef des Lost Boys – ce n'est évidemment pas un truc étoilé. Pas plus qu’une tribu de mollusques belliqueux scandant des cris de guerre glanés sur la carte d’un restaurant italien : « Gnocchi ! Cannoli ! » Mon fils de 14 ans a adoré la série, mais a ensuite gémi d'incrédulité en lisant les lignes sur la page.

Pourtant, les réalisateurs Roger Rees et Alex Timbers ainsi que l'ensemble du casting ont une telle croyance exubérante en ce matériau qu'ils en font (comme par magie ?) un classique miniature. Celia Keenan-Bolger sauve Molly d'une supériorité insupportable grâce à son charme énergique. Adam Chandler-Berat est tout aussi adorable que le pré-Pan Peter. Mais le spectacle appartient bien à Christian Borle, qui incarne le pirate maladroit Black Stache (le futur Capitaine Crochet) avec une virtuosité comique époustouflante. Ce n'est pas vraiment une révélation de dire que Stache perd une main de la manière la plus idiote qui soit ; Borle déchaîne un torrent de « ohmigods » si fantastiquement variés qu'il a l'étoffe d'un classique de YouTube. Avec sa grosse moustache peinte à la graisse, son front rebondissant et ses jambes en caoutchouc, il incarne Groucho Marx, et à peine le pirate a-t-il perdu un membre qu'il compte allègrement ses avantages. «J'ai une armada d'options à portée de main», dit-il. "Peut-être que je ne serai jamais un violoniste de concert ou un jongleur fiable, mais je peux toujours gagner Wimbledon." C'est aussi l'esprit de la série, écumant d'un optimisme irrésistible.

Peter et le Starcatcherjoue au Brooks Atkinson Theatre.

Revue de théâtre :Peter et le Starcatcher