La radio pirate des années 1980 élève deux frères - et le public - dans un nouveau monde dans ce film Réalisateurs ? Débuts en quinzaine depuis la Bretagne
Dir: Vincent Maël Cardona. France/Germany. 2021. 98 mins
Le début des années 1980 : y a-t-il un élan de créativité post-punk dans le paysage culturel ? une énergie DIY rebelle qui s'infiltre dans tout, de la musique rock à l'édition en passant par la radio pirate. C'est ce dernier qui offre un débouché aux frères Philippe (Thimotée Robart) et Jérôme (Joseph Olivennes), une évasion du marigot provincial de Bretagne où ils vivent en désaccord épineux avec leur père. Le réalisateur breton Vincent Maël Cardona écrit une lettre d'amour saisissante à la technologie analogique et capture un moment de l'histoire culturelle au bord d'un changement sismique.
Des débuts accomplis
Une conception sonore inventive et glitcheuse et une bande-son bien choisie confèrent une personnalité distinctive à un film qui combine une histoire de passage à l'âge adulte, un triangle amoureux et une idée convaincante du temps et du lieu. C'est un début réussi de Cardona, qui a co-écrit le scénario avec un collectif d'écrivains, tous nés à l'époque où se déroule le film. Ne pas avoir réellement vécu cette période n'est clairement pas un obstacle, mais cela explique peut-être la vision légèrement romantique du film sur l'impact culturel du début des années 1980. De jeunes acteurs charismatiques dans les rôles centraux - Olivennes est le fils de Kristin Scott Thomas - ajouteront probablement à l'attrait du film à la fois auprès du public du festival et, potentiellement, auprès des distributeurs d'art et d'essai à la recherche d'un public plus jeune.
Le dispositif d'une narration ? Philippe parle à son frère, lui racontant quelques années mouvementées de leur vie ? est l’un des choix les plus conventionnels dans une image qui est la plus intéressante lorsqu’elle est la plus ludique. Ce sentiment de plaisir est évident dans les séquences vidéo granuleuses des élections françaises de 1981 qui ont vu François Mitterrand, le premier président socialiste de la Cinquième République, accéder au pouvoir. « Entre deux clowns, j'ai toujours choisi le socialiste » dit un cynique. Mais les célébrations qui suivent le résultat des élections sont authentiques et intenses.
Le cœur du film est la relation à trois entre les deux frères ? Philippe avec sa beauté elfique et changeante et Jérôme avec son audace et sa confiance ? et la sensuelle Marianne, mais une autre présence clé est Edouard (Antoine Pelletier), un autre paria au « pays des muscles » ? que Philippe rencontre lors de son passage militaire. Edouard est-il moins bien réalisé en tant que personnage ? son projet d'utiliser l'argent de sa famille pour créer une entreprise multimédia est un clin d'œil peu subtil à la marchandisation de la culture et à l'avenir numérique des arts.
L'inventivité du film est particulièrement évidente dans le paysage sonore, notamment dans une scène brillante dans laquelle le timide Philippe réquisitionne une station de radio de l'armée britannique à Berlin et improvise un message d'amour codé à Marianne à travers une sculpture audio expérimentale en direct. La conception de la production est également forte ? les frères ? La maison familiale, avec ses couloirs trop étroits et son papier peint trop oppressant, est décorée d'une manière qui semble expressément conçue pour écraser la joie de vivre.
Sociétés de production : Srab Films, Easy Tiger
Ventes internationales : ventes indépendantes[email protected]
Producers: Marc-Benoît Créancier, Toufik Ayadi Et Christophe Barral
Screenplay: Vincent Maël Cardona, Chloé Larouchi, Maël Le Garrec, Rose Philippon, Catherine Paillé, Romain Compingt
Photographie : Brice Pancot
Éditeur : Flora Volpelière
Conception des décors : Marion Burger
Musique : David Sztanke
Main cast: Thimotée Robart, Marie Colomb, Joseph Olivennes, Philippe Frécon, Antoine Pelletier, Fabrice Adde