Claire Simon dresse le portrait du quotidien dans une école primaire française dans ce charmant documentaire
Réal : Claire Simon. France. 2024. 105 minutes
Ce n’est pas le premier documentaire époustouflant à capturer la dynamique quotidienne et la politique des terrains de jeu d’une école, et ce ne sera probablement pas non plus le dernier. Mais le dernier film de Claire Simon, qui se déroule dans une école primaire animée et mixte d'Ivry-sur-Seine, en banlieue parisienne,Élémentaireest un petit bijou d'image. L'objectif discret et empathique de Simon capture les défis et les petits triomphes de la vie quotidienne dans une école de ville. En choisissant de ne mettre aucun personnage en particulier au premier plan – l’un des principaux éléments qui le distingue des autres documents pédagogiques, tels queM. Bachmann et sa classe,Etre Et Avoiret le titre berlinois de cette annéeFavoris– le film célèbre l’effort collectif consacré à l’apprentissage, avec un effet engageant et souvent plutôt émouvant.
Simon adopte une approche mosaïque, chaque petite scène contribuant à une image plus grande et plus vivante.
Le suivi de SimonNotre corps,son documentaire acclamé sur le service de gynécologie,Élémentaireest un retour à des sujets qu'elle a partiellement explorés auparavant, notamment dans son moyen métrageRécréation, qui s'intéresse à la dynamique de la période de récréation scolaire, etJeune Solitude, qui s'est concentré sur un lycée parisien. Mais Simon est un cinéaste capable d'apporter une fraîcheur et une curiosité à chaque projet, même si le sujet n'est pas particulièrement inédit. Et tandis queÉlémentaireMême s'il ne fait pas de nouvelles déclarations révolutionnaires, c'est un film au charme considérable et à l'humour doux qui devrait trouver un accueil chaleureux sur le circuit des festivals et éventuellement une place sur une plateforme de streaming ou chez un distributeur spécialisé dans le documentaire.
L'école est l'école primaire publique Makarenko, les méthodes d'enseignement employées sont empathiques, progressistes et bienveillantes. Le film s'ouvre avec le début de la journée scolaire. Le directeur salue les élèves par leur nom à la porte de l'école et accepte un « petit câlin » de plusieurs d'entre eux. Un nouveau garçon apparaît, passant de la maternelle au défi de taille de la grande école. Mamadou est petit et les yeux écarquillés, il serre la main du directeur comme si c'était la seule chose qui l'empêchait de se laisser emporter par les courants turbulents des enfants qui traversent la cour de récréation.
Plutôt que de poursuivre une histoire linéaire, Simon adopte une approche mosaïque, chaque petite scène contribuant à l’image plus vaste et vivante qu’est l’environnement éducatif. Un petit enfant vêtu d'un t-shirt en forme d'ours en peluche frappe dans l'air lorsqu'il répond correctement à une question – et grimace comme un fan de football réagissant à un but manqué lorsqu'il ne répond pas. Un garçon neurodivers brûle les tensions avec des circuits supervisés en scooter solo chaque fois que la pression de la classe devient trop forte. Mamadou est réprimandé par une des filles pour avoir gâché une partie. Une chenille provoque une petite panique dans le terrain de jeu. Lors d'une sortie scolaire sur un bateau sur la Seine les enfants crient leur excitation à chaque passage sous le pont, l'institutrice sourit malgré elle. Nous voyons un autre enseignant identifier ce qui pourrait s'avérer être un indicateur de besoins particuliers chez un enfant qui est soutenu avec douceur et subtilité dans sa lutte avec l'orthographe.
Makarenko n’est pas hors du commun, dans le sens où ces petits drames, triomphes et tensions se jouent dans d’innombrables écoles à travers le monde. Mais le film présente un contre-argument : bien que Makarenko lui-même ne soit pas remarquable, la série de petits miracles qui entrent dans l’éducation et la formation des jeunes esprits peuvent être une source éternelle d’émerveillement.
Société de production : Les Films Hatari
Ventes internationales : Films Boutique[email protected]
Producteur : Michel Klein
Photographie : Claire Simon
Montage : Luc Forveille