« Demoiselle » : critique

Robert Pattinson et Mia Wasikowska jouent dans ce western révisionniste.

Réal/scr : David Zellner et Nathan Zellner. NOUS. 2017. 113 minutes

Un gribouillage amusant d'un western révisionniste qui gagne peu à peu une résonance inattendue,Demoiselletrouve que les cinéastes David et Nathan Zellner ont trouvé un meilleur équilibre entre le plaisant et le poétique que leur précédent long métrage de 2014.Kumiko, la chasseuse de trésors. Lançant des fléchettes aux conventions du genre tout en honorant ce qui est éternellement mythique dans le milieu, cette comédie dramatique s'inspire des performances décalées de Robert Pattinson et de Mia Wasikowska qui recadrent subtilement (et parfois pas si subtilement) les archétypes et nous font constamment reculer sur nos talons.

Les frères scénaristes et réalisateurs refusent de laisser les téléspectateurs prendre pour acquis les tropes de genre, bouleversant constamment nos attentes quant à qui sont ces personnages et à ce qu'ils sont capables de faire.

Première à Sundance,Demoisellesemble être une offre plus commerciale que les films précédents des frères, en grande partie grâce à la présence de Pattinson et Wasikowska dans le casting. Mais les attributs occidentaux du film peuvent également contribuer à l'accessibilité, même si le public sans méfiance peut être déconcerté par ce film étrange qui n'est ni une parodie ni un hommage.

Demoisellemet en vedette Pattinson dans le rôle de Samuel, un jeune homme aisé qui a parcouru de nombreux kilomètres à cheval pour retrouver son amante Penelope (Wasikowska), aidé par un ivrogne (David Zellner) qui prétend être un ministre qui peut les épouser. Mais alors que Samuel se prépare à atteindre sa destination, de nouvelles informations sont révélées qui compliquent son rendez-vous amoureux.

Kumiko, la chasseuse de trésorsétait un road movie chimérique dans lequel les Zellner appliquaient consciemment un sens de l'humour pince-sans-rire à la quête potentiellement déchirante d'une jeune femme pour trouver un trésor qui n'existe peut-être même pas.Demoisellea son lot de particularités, notamment un récit tortueux rempli de spoilers qui ne devraient pas être révélés ici. Mais disons que les frères scénaristes et réalisateurs refusent de laisser les téléspectateurs prendre pour acquis n'importe quel trope de genre, bouleversant constamment nos attentes quant à qui sont ces personnages et à ce qu'ils sont capables de faire.

Au début, le film semble n'être qu'un riff effronté sur la grande et solitaire solennité du western, avec le directeur de la photographie Adam Stone filmant les lieux de l'Utah sur un magnifique écran large pour souligner la grandeur de cette campagne sauvage. Cette majesté visuelle est espièglement minée par le comportement insensé des personnages et les problèmes étranges qu'ils rencontrent qui ne se produisent jamais dans d'autres westerns. DansDemoiselle, les armes ont des ratés, personne ne peut faire un nœud approprié, les chevaux sont de tailles différentes et le soutien des joueurs finit par être crucial pour le récit.

Ces dernières années, Pattinson a travaillé avec enthousiasme avec des auteurs et des cinéastes indépendants afin de dépasser sa créativité. Sa performance dansDemoisellen'est pas aussi frappant que ceux dans lesquels il a livréBon momentouCosmopole, mais il s'amuse clairement à jouer un vaillant pionnier qui n'a peut-être pas le courage nécessaire pour prospérer dans le Far West. Pattinson est très intelligent dans le rôle d'un gars pas très brillant, ne laissant jamais le portrait se résumer à une seule note.

MaisDemoiselleLa vraie vedette de est Wasikowska, qui fait preuve d'une ténacité dans le rôle de Penelope qui surprend au début mais qui devient ensuite l'une des forces motrices du film. Sa relation avec Pattinson est très attrayante, mais ce qui est particulièrement amusant, c'est la façon dont les deux acteurs ajoutent sans effort une touche contemporaine à leurs rôles sciemment clichés. En encourageant l'approche de leurs acteurs à l'égard du matériau, les Zellner semblent faire allusion à la manière dont la vision morale du monde et les normes sociales évidentes dans le Far West finiront par évoluer - et comment certaines de ces attitudes continuent d'être remodelées dans les temps modernes.

Les collaborateurs musicaux de longue date des cinéastes, The Octopus Project, ont créé une partition minimaliste mais aussi envoûtante. Produit avec des instruments d'époque tels que des banjos et des scies musicales, qui ont ensuite été trafiqués avec des effets de studio, le paysage sonore s'avère aussi discrètement désorientant queDemoiselleC'est une odyssée de plus en plus étrange et parfois loufoque. En chemin, les frères Zellner font des observations effrontées sur le racisme, le destin et l'inégalité entre les sexes, si désinvoltes qu'elles semblent presque subliminales, tissées dans le tissu de leur petite concoction décalée. C'est seulement à la fin queDemoiselleLe charme décontracté de s'installe pleinement, nous laissant sans amarrage en tant que personnages.

Sociétés de production : Great Point Media, Strophic Productions Limited

Ventes aux États-Unis: Contenu Endeavour,[email protected]; et ICM,[email protected]et[email protected].Ventes internationales: Médias Great Point,[email protected]

Producteurs : Nathan Zellner, Chris Ohlson, David Zellner

Producteurs exécutifs : Jim Reeve, Robert Halmi Jr.

Photographie : Adam Stone

Conception et réalisation : Scott Kuzio

Editeur : Melba Robichaux

Musique : Le projet Octopus

Acteurs principaux : Robert Pattinson, Mia Wasikowska