"Acide": Revue de Cannes

Un père et sa fille tentent d'échapper à un raid acide dans ce refroidisseur français touchant

Dir: Just Philippot. France. 2023. 100mins

L'eau est la mort dansAcide, un thriller émouvant qui retrace l'arrivée soudaine d'averses acides mortelles à travers la France, créant une panique généralisée et obligeant une famille fracturée à affronter ses fissures. En développant son court métrage de 2018, le réalisateur Just Philippot combine des aspects du film catastrophe et du drame domestique, abordant chaque genre avec euphémisme pour livrer une étude modeste des bouleversements personnels et sociétaux – et refusant de proposer des résolutions claires sur l'un ou l'autre front. Guillaume Canet livre une performance intrigante dans le rôle d'un père tiraillé entre ses propres désirs et ceux de la fille qu'il tente de protéger, ancrant un film dans lequel le bruit familier du tonnerre peut laisser le spectateur perplexe.

Il y a un aspect environnemental àAcideC'est l'horreur mais Philippot ne met pas en avant son commentaire

Prévu en sortie France en septembre,Acidejoue la section Minuit de Cannes, avec un public international qui sera certainement intrigué par le scénario apocalyptique du film. Mais Philippot garde le spectacle à petite échelle, démontrant un talent pour concocter des séquences de suspense à partir des configurations les plus simples.

Canet incarne Michal ; En probation et portant un bracelet électronique, il espère reconstruire sa vie avec sa petite amie Karin (Suliane Brahim), hospitalisée pour de graves blessures aux jambes. Mais bientôt, de plus grandes inquiétudes surgissent : une masse de puissantes tempêtes en provenance d’Amérique du Sud ont atteint la France, apportant une rafale d’averses acides qui terrifient la population. Michal et son ex-femme Elise (Laetitia Dosch) s'unissent pour assurer la sécurité de leur fille adolescente Selma (Patience Munchenbach) et, comme d'autres survivants, tentent de quitter la France avant la prochaine averse mortelle.

Philippot, whose 2020 feature debutL'Essaima été sélectionné à la Semaine de la Critique, parvient à faire du ciel nuageux un signe avant-coureur d'une terreur rampante dansAcide –surtout quand on voit à quel point ces tempêtes peuvent être dévastatrices. Ce ne sont pas seulement les gouttes dangereuses qui tombent du ciel qui sont alarmantes : partout où les terres pluvieuses sont susceptibles de devenir un piège mortel. Bientôt, la pénurie d’eau potable devient une préoccupation majeure, et même naviguer dans des flaques de boue peut s’avérer une tâche angoissante.

Il y a un aspect environnemental àAcideC'est l'horreur, mais Philippot ne met pas son commentaire au premier plan, laissant plutôt ses prémisses être un tremplin pour des décors laconiques et développant la dynamique au sein de cette famille. Il est clair que Michal et Elise ne sont pas particulièrement proches depuis leur divorce, et lorsque lui et Selma devront finalement se lancer seuls, leur lien effiloché sera remis en question par son insistance pour qu'ils se rendent en Belgique pour se rapprocher de Karin hospitalisée. , alors que Selma préférerait qu'ils se réfugient chez le frère d'Elise. Michal choisit lui-même en fonction des souhaits de sa fille et Canet ne cherche pas à rendre son personnage trop sympathique. Par conséquent,Acidesubvertit subtilement un trope familier du genre du film catastrophe, dans lequel le courageux père risque tout pour le bien de son enfant. Michal ne fonctionne visiblement pas de cette manière, se révélant être un individu égoïste de différentes manières au cours du film.

Le budget relativement modesteAcidesimule avec succès le sentiment que la France entière est en danger, puisque Philippot incorpore des ciels orageux panoramiques et des coups de tonnerre inquiétants. Un excellent travail de maquillage raconte ce qui arrive à ceux qui ont la malchance d'être surpris dehors pendant ces averses, mais l'approche sobre et réaliste de l'image fonde ces événements cataclysmiques dans les angoisses quotidiennes d'un père qui tente de réparer sa relation avec sa fille.

Dans le rôle de Selma, Munchenbach apparaît comme le centre moral du film, conférant à son personnage une conscience qui sera mise à l'épreuve par son père. Lorsqu'ils rencontrent d'autres personnes au cours de leur voyage, Michal (peut-être pas déraisonnablement) a tendance à se méfier, mais Selma mène avec gentillesse, leurs perspectives belliqueuses provoquant parfois des conflits. Mais tout comme le film évite une fin banalement rassurante à son introduction de ces douches meurtrières, il en va de même pourAcideéviter une simple réconciliation entre père et fille ; Philippot suggérant que des nuages ​​d'orage sont toujours à l'horizon.

Production companies: Bonne Pioche Cinema, Pathe Films

Ventes internationales : Pathé Films,[email protected]

Producers: Yves Darondeau, Emmanuel Priou, Clement Renouvin, Jerome Seydoux, Ardavan Safaee

Scénario : Yacine Badday, Just Philippot

Photographie : Pierre Dejon

Production design: Gwendal Bescond

Montage : Pierre Deschamps

Musique : Rob

Casting principal : Guillaume Canet, Laetitia Dosch, Patience Munchenbach, Suliane Brahim