Thierry Frémaux defends Cannes over gender equality record, Alain Delon award

Lors de sa conférence de presse d'avant-festival, le délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux, a défendu avec acharnement les efforts déployés par l'événement pour parvenir à l'égalité hommes-femmes et l'attribution cette année d'une Palme d'or d'honneur à l'acteur controversé Alain Delon.

"Je veux dire que Cannes est toujours critiqué – ils [la presse] demandent à Cannes de faire des choses qu'ils ne demandent pas aux autres festivals", a commenté Frémaux. "[Sur] les questions sociales, les questions sociétales, le festival de Cannes doit être parfait."

Frémaux a défendu la décision du festival de décerner à Delon une Palme d'Or d'honneur lors d'une cérémonie dimanche 19 mai en l'honneur d'une riche carrière qui comprend des rôles dans Le Léopard de Luchino Visconti et Le Samouraï de Jean-Pierre Melville. L'acteur de 83 ans a été critiqué pour ses commentaires sur les gifles contre les femmes, ses opinions sur l'homosexualité et son alignement sur le politicien français d'extrême droite Jean-Marie Le Pen.

"Nous n'allons pas donner le prix Nobel de la paix à Delon", a-t-il déclaré. « Nous lui remettons une Palme d'honneur pour sa carrière d'acteur. Il a dit certaines choses, il a en effet le droit d'exprimer son point de vue – personnellement, je ne suis pas d'accord avec eux.»

« Aujourd’hui, il est très difficile de récompenser ou d’honorer quelqu’un car il y a une police politique qui s’en prend à vous. Il est difficile de juger Delon aujourd’hui avec les yeux de quelqu’un qui vit dans le monde d’aujourd’hui. Cannes condamne certaines déclarations mais se montre favorable à la liberté d'expression. Nous rendrons hommage à l’acteur avec 100% d’enthousiasme.

Frémaux, aux côtés d'Edouard Waintrop, alors directeur de la Quinzaine des réalisateurs, et de Charles Tesson, directeur de la Semaine de la Critique, a signé l'engagement 5050x2020 lors du festival de l'année dernière, les engageant à prendre diverses mesures pour améliorer l'équilibre hommes-femmes au festival. Lors de la conférence de presse, Frémaux a réitéré les commentaires selon lesquels le comité de sélection sélectionnerait les films en fonction de leur mérite plutôt que du sexe de leurs réalisateurs.

« Lorsque nous avons signé cette charte, l’idée n’a jamais été que la sélection se fasse sur la parité hommes-femmes. Tous les films en sélection officielle sont là parce qu'à nos yeux, ils méritaient vraiment d'être sélectionnés", a déclaré Frémaux.

"Agnès [Varda], qui apparaît sur l'affiche du festival de cette année, me disait : 'Je ne suis pas une femme réalisatrice, je suis une femme et une cinéaste – promets-moi que tu ne sélectionneras jamais un film simplement parce qu'il est réalisé. par une femme'", a poursuivi le président cannois. « Personne ne m'a demandé que 50 % de films soient réalisés par des hommes et des femmes en dehors de la presse. Ce serait manquer de respect que de sélectionner un film simplement parce qu'il est réalisé par une femme.»

Le festival a sélectionné cette année des longs métrages de quatre cinéastes féminines, tandis que 13 des 47 titres de la sélection officielle sont réalisés par des femmes (28 %). Les statistiques dévoilées aujourd'hui par le festival montrent que 26% des longs métrages présentés pour la sélection cannoise sont réalisés par une femme.

Frémaux a également souligné que les jurys du festival de cette année sont paritaires (à l'exception du jury des courts métrages) et qu'il y a une plus grande parité au sein du personnel du festival. Le bureau parisien du festival, qui fonctionne chaque année à partir du mois de janvier, est composé de 109 personnes, dont 61% de femmes. 865 personnes supplémentaires rejoignent l'équipe cannoise, dont 46 % de femmes (y compris le personnel de sécurité, largement masculin). Le comité de sélection du festival est composé de quatre femmes et quatre hommes.

"Le festival évolue vers l'égalité des sexes", a suggéré Frémaux.