Le réalisateur iranien Mohammad Rasoulof, à qui l'on doit notamment le film primé à Cannes Un Certain Regard 2017Un homme intègre, a été condamné à un an de prison par le tribunal révolutionnaire iranien, selon plusieurs informations.
Le Festival du film de Hambourg, qui a accueilli le cinéaste à plusieurs reprises, a publié aujourd'hui (24 juillet) un communiqué indiquant que la condamnation a été prononcée samedi 20 juillet. Rasoulof a été accusé de « mise en danger de la sécurité nationale » et « propagande contre le gouvernement islamique ».
Le cinéaste n'est pas non plus autorisé à quitter l'Iran pendant deux ans et s'est vu interdire d'adhérer à des organisations politiques et sociales pour la même période, selon des informations.
Il dispose d'un délai de 20 jours pour faire appel de la sentence, mais a déclaré au site Internet du Centre pour les droits de l'homme en Iran qu'il était « pessimiste » de toute procédure d'appel entendue.
Tout au long de sa carrière, Rasoulof, qui réside principalement à Hambourg, a été critiqué par le gouvernement iranien pour le contenu politique de ses films.
En septembre 2017, après avoir projeté sonUn homme intègreau Telluride Film Festival, à son retour à Téhéran, son passeport lui a été confisqué par les autorités iraniennes et il n'a plus pu voyager depuis.
Il avait été confronté à une situation similaire en 2013 suite à une visite à Téhéran dans les mois qui ont suivi la réalisation de son film.Les manuscrits ne brûlent pasavait été créée à Cannes. À cette époque, il lui avait été interdit de quitter l'Iran pendant neuf mois et il avait manqué plusieurs festivals,susciter des protestations, et a également été interdit de cinéma pendant 20 ans.
La famille de Rasoulof reste à Hambourg.
Hadi Ghaemi, directeur exécutif du Centre pour les droits de l'homme en Iran (CHRI), tancien site internet de l'organisation: « Le cinéma iranien a acquis une renommée internationale malgré une censure étouffante et la persécution continue des artistes. Le seul crime de Rasoulof a été de poursuivre une vision artistique qui ne soutenait pas les discours du gouvernement sur la culture et la société iraniennes. La condamnation absurde prononcée contre Rasoulof reflète le prix élevé que doivent payer les cinéastes indépendants pour avoir refusé de se conformer aux règles restrictives et arbitraires du gouvernement.