Source : Screen International
Le Conseil d'État français, la plus haute juridiction du pays pour les questions impliquant l'administration publique, a rejeté une contestation judiciaire soutenue par de nombreux organismes culturels français contre la fermeture forcée des cinémas et des théâtres en raison d'une deuxième vague de coronavirus dans le pays.
Les espaces publics, notamment les cinémas et les théâtres, ont été contraints de fermer leurs portes fin octobre à la suite d'un pic de cas de Covid dans toute la France, mais devaient rouvrir leurs portes le 15 décembre.
Le gouvernement français a abandonné ces projets de réouverture le 10 décembre après que la baisse des cas ait atteint un plateau et n'ait pas réussi à atteindre l'objectif stipulé de moins de 5 000 par jour. Il a décidé que les espaces publics resteraient fermés au moins jusqu'au 7 janvier.
Dans le cadre d'une initiative conjointe, un consortium d'organismes du cinéma et de la culture a cherché à faire annuler cette décision devant les tribunaux en arguant que les fermetures étaient contraires aux « libertés fondamentales » consacrées par la loi française.
Le Conseil d'Etat a toutefois rendu mercredi un arrêt confirmant la décision du gouvernement au motif qu'il existait à court terme un "risque d'aggravation de l'épidémie".
Le jugement impliquait cependant que le gouvernement ne devrait pas maintenir la fermeture au-delà du 7 janvier, si l’urgence sanitaire était passée.
La Fédération Nationale des Cinémas Français (FNCF), l'organisme des exploitants français, a publié un communiqué reconnaissant la décision mais se félicitant également du fait que le tribunal ait pris en compte ses arguments en faveur d'une réouverture.
"Le conseil d'Etat a reconnu que la fermeture des cinémas, théâtres et salles de concert constitue une atteinte grave aux libertés, étant donné que les protocoles d'hygiène mis en place réduisent les risques de transmission du virus", a indiqué la FNCF.
Il a également noté que le conseil avait stipulé que la seule condition dans laquelle la fermeture pourrait rester en vigueur était si la situation sanitaire était si mauvaise qu'elle risquait de submerger le système de santé national.
"Malheureusement, elle estime que c'est le cas aujourd'hui et que ce sera le cas pour les semaines à venir", indique le communiqué de la FNCF.
L'organisme a déclaré qu'il surveillerait la situation de près pour garantir que les cinémas soient autorisés à rouvrir dès que la crise sanitaire sera passée, conformément aux règles actuelles pour les magasins non essentiels, qui ont été autorisés à rester ouverts pendant une grande partie du mois de décembre mais qui le seront. fermé du 26 décembre au 10 janvier, selon les nouvelles règles gouvernementales.