Un objet mortel de désir navigue dans les misericordia tendus et drôles

Pendant 30 ans, les films queer et de la classe ouvrière de l'écrivain français Alain Guiraudie ont exploré les étranges caprices du désir avec une sensibilité impassible. Dans (Son travail le plus connu, bien que atypique), un homme naviguant pour des relations sexuelles sur une plage nue est attiré par un bel étranger après avoir vu de lui commettre un meurtre, ce qui entraîne une déconstruction énigmatique et absurde de la formule classique de session sexuelle et de la mort. Le dernier de Guiraudie,Misricordia, se sent à certains égards comme une inversion délibérée de ce film plus tôt (sexuellement explicite): d'abord, car il ne présente aucun sexe (mais pas faute d'essayer de la part des personnages), et, deuxièmement, parce que son objet mortel de désir est le protagoniste confus.

Il y a beaucoup plus qui se sentiront familiers à ceux qui ont suivi le travail de Guiraudie: la vue sur les yeux du conducteur d'une route; la prédilection pour les paysages et la logique de rêve; Une structure qui se compose principalement du personnage principal cyclant à travers une petite poignée d'emplacements. L'histoire commence par une trentaine d'années Jérémie (Félix Kysyl) rentrant chez elle dans un petit village pour les funérailles de Jean-Pierre, le boulanger local qui l'a encadré dans le métier. La veuve de Jean-Pierre, Martine (Catherine Frot), l'invite à rester pour la nuit et le place dans la chambre d'enfance de son fils, Vincent (Jean-Baptiste Durand). Pour des raisons qu'il ne peut pas complètement articuler, Jérémie finit par rester pour le lendemain, puis la prochaine et la prochaine. Martine pense qu'il pourrait être intéressé à reprendre les affaires de son mari; Vincent, à son tour, l'accuse de motivations sinistres et d'essayer de séduire sa mère en deuil.

La vérité, cependant, est que Jérémie est plus intéressée à rechercher des champignons dans la forêt voisine, où il se rend souvent dans le curé (Jacques Develay), et à rendre des visites quotidiennes à un voisin avec une ventre, Walter (David Ayala), qu'il insiste était autrefois son ami proche (bien que, en fait, c'était Vincent qui a été ami avec Walter à l'époque de la journée). Il y a, finalement, un meurtre horrible et non prémédité. Un corps est enterré dans les bois, et Jérémie se retrouve à improviser un alibi qui est plus compliqué une fois que quelques flics embêtants (un incontournable de Guiraudie) arrivent pour enquêter.

SiÉtrangerétait une sorte de film slasher déconstruit, alorsMisricordiapourrait être lu comme le point de vue de Guiraudie sur Hitchcock, faisant l'objet de morceaux de films de suspense paranoïaque en noir et blanc du maître ainsi que la comédie noire TechnicolorLe problème avec Harry; Ses virages et la dynamique des personnages implaient tout sauf pour être schématisés en termes de doubler, d'inversions de rôles et de rimes décalées. Mais bien queMisricordiaLa ressemblance avec un exercice de genre n'est guère involontaire, cela s'avère accidentel: les tensions et les soupçons que Guiraudie tirera a moins à voir avec le suspense et la culpabilité et plus à voir avec le sujet de désir susmentionné. Comme c'est toujours le cas avec son travail, les sexualités sont fluides et catégoriquement transgressives, les désir cachent des courants de violence, et vice versa. (Sans surprise, Guiraudie a cité à plusieurs reprises l'écrivain et philosophe Georges Bataille comme sa plus grande influence.)

Alors qu'il n'a pas les éléments surréalistes et de conte de fées qui distinguent de nombreux films de Guiraudie (parmi euxSoleil pour les pauvres,Le temps est venu, et),Misricordiaest néanmoins imprégné par une rêverie occasionnelle et un mépris pour les restrictions du réalisme qui mènent dans certaines directions idiotes (intentionnellement). L'exclusion du sexe pourrait être interprétée comme un clin d'œil vers le monde réel (en ce sens que nos propres désirs curieux mènent rarement n'importe où), ou comme une absence structurée délibérée qui place les aspirations non formées et non consommées de Jérémie et les autres personnages dans un contexte abstrait, où les puzzles de l'érotisme peuvent être examinés sans toutes les parties messies amusantes. Une autre interprétation possible, qui semble soutenue par le plus grand nombre de travaux, est que ce sont en fait nos désirs qui existent dans un monde irréatif. Afin de les représenter avec précision, il faut laisser la réalité et apporter un sens de l'humour.

Directeur:Alain Guiraudie
Écrivain:Alain Guiraudie
Avec:Fegix Kysyl, Catherine Ask
Date de sortie:21 mars 2025