Les fins sont difficiles, n'est-ce pas ?

Saison 1 Épisode 7

Note de l'éditeur3 étoiles

Photo : Hopper Stone/HBO

Les fins sont difficiles à définir, et c'est particulièrement vrai pour une série limitée de sept épisodes commeLe sympathisant, qui, depuis sa création, a introduit de manière fiable plus de questions que de réponses. Semaine après semaine, alors que le capitaine nous raconte son passé, des questions actuelles autour de son emprisonnement émergent : si le capitaine est véritablement un agent double, alors pourquoi le Parti insiste-t-il pour sa capture et sa rééducation ? Quel rôle l’Homme joue-t-il dans tout cela ? À qui exactement le capitaine écrit-il ? Est-il toujours un communiste au cœur saignant ? Le final ambitieux s’empresse d’aborder ces indéterminations, certaines plus superficiellement que d’autres. Ce rythme condensé n'est pas inhabituel compte tenu de la nature itinérante de la série. Pourtant, cela met en évidence la quantité de matièreLe sympathisantdoit être réduit en sept petites heures – un matériel qui aurait pu bénéficier d’une deuxième saison.

Après un an passé à l'isolement, le Capitaine conclut son récit avec l'arrivée de la troupe exilée en Thaïlande, où Claude les accueille. Il raconte cette fin au commandant nord-vietnamien avec un sourire narquois et pince-sans-rire : « Pourquoi ai-je ce sentiment inquiétant que les critiques ne seront pas bonnes ? » Le commandant, visiblement peu amusé par la façon dont le capitaine choisit de terminer les choses, lui demande de « ramener [l'histoire] au présent » – jusqu'au moment de sa capture. Ce n'est qu'à ce moment-là que le recrutement du commissaire, le personnage bandé et insaisissable qui déterminera le sort du capitaine, sera envisagé.

Le capitaine retourne à contrecœur dans sa cellule pour se remémorer l'opération en Thaïlande. Comme il l’avait prédit, il s’agissait d’une mission suicide, bien que discrètement approuvée par la CIA. Claude emmène les hommes dans un club de strip-tease thaïlandais en guise d'adieu morbide. Mais le Capitaine est la raison pour laquelle Claude est en Thaïlande. La CIA avait mis sur écoute la maison de Sonny et avait enregistré le capitaine admettant à Sonny qu'il était un espion communiste. Claude espère accorder au capitaine l'équivalent d'un accord de plaidoyer : « un putain de retrait » de la mission en échange d'aveux. Le capitaine refuse cette offre de la dernière chance, même s'il sait qu'un sort pire se profile à l'horizon. Claude fait une pause et un soupçon de regret, ou peut-être de colère, apparaît sur son visage. « C'est tes funérailles, mon pote », dit-il.

Le lendemain, tout le monde sauf Bon et le capitaine est tué en essayant de traverser le Vietnam. Le capitaine s'attaque à Bon, l'empêchant de s'enfuir sous les tirs ouverts et le supplie de rester en vie. Les deux se rendent et sont conduits dans un camp, où ils passent l’année suivante en « rééducation ».

Ici, le commandant interrompt le capitaine pour lui suggérer de terminer son histoire par leur reddition. L'arrivée au camp doit symboliser une « promesse de rédemption », dit-il, pour démontrer l'engagement renouvelé du capitaine pour la cause communiste. Mais ces mots sonnent creux, car il n’y a aucune rédemption à trouver. Juste le désespoir d’un emprisonnement pour une durée indéterminée – un sort à peine meilleur que la mort. Le final s'attarde sur cette désillusion post-révolutionnaire alors que nous apprenons la vérité sur la détention du capitaine. Le commissaire, qui s'est révélé être un homme, avait ordonné l'isolement du capitaine, sachant que ses aveux ne satisferaient jamais le Parti. Peu importe ce qu’il admet, il y aura toujours quelque chose de plus à avouer. En fin de compte, les sacrifices révolutionnaires du capitaine ne représentent rien sous le nouveau régime, ils ne font que nourrir de nouvelles tortures.

Lorsque le capitaine est brièvement relâché dans le camp, il trouve Bon, débraillé, en train de manger avec les autres prisonniers dans une cour ouverte. Au-dessus d'eux, le commissaire commence à donner un cours d'une voix rauque sur le danger de l'individualisme. Bon l'interrompt, pour ensuite être abattu par les gardes et emprisonné en guise de punition. Le capitaine suit l'exemple de Bon, interrompant le commissaire pour chanter un hymne révolutionnaire. Il lève la main vers le personnage bandé : « Tous pour un, et un pour tous !

L'interruption fonctionne. Le capitaine a brièvement droit à une audience privée avec le commissaire/homme dans son bureau, où ses anciens disques de musique sont conservés intacts. L'homme explique qu'il a été brûlé au napalm le jour de la Libération et qu'il s'injecte quotidiennement de la morphine. «C'est pourquoi j'étais parfois lent à réagir», explique Man, inclinant étrangement sa tête bandée. (Duy Nguyen fait un travail fantastique en transmettant la transformation physique de Man en l'étrange commissaire, de ses manières à sa voix rauque et menaçante.) « Tout dans notre maison est différent de ce que j'imaginais », avoue le capitaine, et Man répond glacialement : « J'ai dit tu ne dois pas revenir.

L'Homme/Commissaire ne peut pas faire grand-chose pour « protéger » le capitaine et Bon au camp. Bien que le désir d'aider ses amis soit légitime (l'homme a glissé une photo d'eux dans son bandeau), il est étroitement surveillé par le Parti et ses pairs. L'isolement cellulaire du capitaine était, en un sens, une forme d'amnistie purgatoire qui le protégeait sous la surveillance de l'homme. Mais maintenant que le capitaine est « libéré » des aveux, il doit subir de nombreuses tortures de la part du commandant, qui veut lui soutirer des détails supplémentaires : « Nous ne pensons pas que vous ayez menti dans vos aveux. C'est ce que vous n'avez pas réussi à avouer.

Délire, le Capitaine converse avec les fantômes du Major et de Sonny, oscillant entre son psychisme cauchemardesque et la réalité. Il est électrocuté à plusieurs reprises et contraint de rester éveillé pendant trois jours consécutifs. En plein délire, le Capitaine demande à la salle vide : « Comment as-tu pu me faire ça ? Il entend l’Homme répondre : « Faire quoi ? Te garder en vie ? Personne n'est volontaire pour cet enfer. Mais j’ai demandé ce poste quand j’ai appris que vous aviez été envoyés ici. Tout ce que l’homme peut offrir, c’est une sombre sympathie à son ami. Lui aussi n'est qu'un rouage de plus dans la machine du Parti. L’homme s’en va avec un avertissement déchirant : tout ce qu’ils peuvent faire, c’est bien jouer leur rôle respectif.

Le capitaine est presque électrocuté à mort, mais une panne de courant lui accorde un bref sursis. Accompagnée de ses fantômes, une séquence de rêve hallucinatoire révèle des indices sur ce que le capitaine n'a pas réussi à avouer depuis le début : il a été complice de la torture et du viol de l'espionne nord-vietnamienne, qui a été capturée et interrogée dans le premier épisode. Dans ses aveux, le capitaine se souvient à tort d'être intervenu pour mettre fin à la torture, mais dans la version des événements de l'espionne, le capitaine n'a rien fait de tel. Il s'est assis et a regardé pendant qu'elle était violée, nerveux à l'idée qu'elle trahisse son identité. Mais cette correction narrative ne parvient pas à susciter de grands remords de la part du capitaine ni à déclencher une prise de conscience épiphanique de sa complicité d'espion.

Plus tard, lorsque le capitaine demande à l'espion pourquoi elle est dans le camp, dans une position semblable à la sienne, elle répond : « Cela fait deux ans que je cherche une réponse. » Plus rien ne la surprend. Rien ne la déçoit non plus, pas même le Parti. Si personne, pas même le meilleur espion, n’est à l’abri du mépris du Parti, à quoi bon être révolutionnaire ? Même l’Homme est endurci par le cynisme dans son rôle de commandant. Il a interprété la célèbre phrase d'Ho Chi Minh : « Rien n'est plus important que l'indépendance et la liberté » comme un slogan nihiliste. « Rien, dit-il au capitaine, n'est plus important que l'indépendance et la liberté. » Il n’y a aucune grandeur dans ce néant. Cela doit être appris à la dure. L'indépendance et la liberté y sont secondaires.

C'est cette ultime leçon que rejette finalement le Capitaine, après des années à se sublimer pour la liberté de sa patrie. Malheureusement, la charge émotionnelle de cette scène, tout comme les autres petits « points culminants » disséminés tout au long de l'épisode, est minée par le rythme implacable de la finale. C'est le plus grand défaut de la série : son fort déséquilibre de ton, passant rapidement de la satire au thriller en passant par le mélodrame, laissant peu de place à la tension ou même au pathétique. Le capitaine élabore un plan d'évasion pour libérer Bon, et les deux se retirent vers la côte pour monter à bord d'un bateau aux côtés d'une centaine d'autres réfugiés. Bon berce un bébé qui pleure tandis que les passagers partagent un moment de tendresse en chanson, un départ harmonieux et nostalgique comparé à la fuite de justesse du premier épisode.

« Malgré tout, face à rien, j'étais encore un révolutionnaire », raconte le capitaine tandis que le bateau dérive plus loin dans la mer. Je souhaitais une scène qui reflète cette catharsis, pour que le capitaine savoure enfin sa liberté face à ceux qui ont exploité sa loyauté. Au lieu de cela, l’histoire du capitaine se termine sur une note d’incertitude et d’espoir. Entouré de fantômes, il navigue vers la promesse de rédemption à l'horizon, vers une vie autodéterminée.

Le sympathisantRécapitulatif final : un passé révisé