De nombreux films s'ouvrent en hauteur et s'arrêtent, mais vous verrez rarement une plongée aussi vertigineuse que celle de Le film Lego Batman.Les 20 premières minutes tuent. La voix ultra bourrue de Batman (Will Arnett) fournit un commentaire continu sur la musique doom et divers crédits de studio fantaisistes, après quoi le Chevalier Noir affronte un Joker (exprimé par Zach Galifianakis) qui aspire à ce que Batman l'appelle son plus spécial. ennemi. Mais étant donné son tragique orphelinat, Batman est opposé à tout engagement, même envers ses ennemis. Il chante une chanson sur le fait d'être le « chevalier le plus sombre ». Puis il s'assoit dans sa capuche dans son manoir vide (la maison est interchangeable avec la Batcave), croque du homard thermidor au micro-ondes (coquilles et tout) et ricane de la sentimentalité de Superman. Les premières séquences font ressortir l’hilarité de la conception. Ces blocs Lego enfantins aux possibilités d'expression limitées sont l'antidote parfait à la solennité des quatre derniers films Batman. L’entreprise est peut-être opportuniste – DC se moquera de lui-même pour quelques centaines de millions – mais tout ce qui ébranle les réflexions profondes de Christopher Nolan et de Zack Snyder sur le vigilantisme doit être chéri.

Et puis les blagues arrêtent d’atterrir, comme si l’équipe B de scénaristes (il y en a cinq crédités) prenait soudainement le relais. La dernière heure est comme une soirée au club de comédie après le départ des têtes d'affiche et la salle sent la bière rassis et la sueur. L'odyssée de Batman, de chauve-souris solitaire à père de famille, devient sincère. Le collant Robin est drôle pendant un moment, mais même un bon gag ne peut supporter de se répéter peut-être neuf ou dix fois. Barbara Gordon ajoute peu et Alfred le majordome (Ralph Fiennes l'exprime) moins. Il se pourrait aussi que les 20 premières minutes nous aient gâtés et nous aient laissé espérer un niveau de tirage au sort surréaliste difficile à maintenir. Quand ils font appel à l'œil de Sauron et des Daleks, cela semble moins gonzo et plus… Je déteste dire ça car il ne peut y avoir de plus grande diffamation…Batman et Robin.

*Cet article paraît dans le numéro du 6 février 2017 deNew YorkRevue.

Le film Lego BatmanCommence bien mais plonge précipitamment