« Le Corgi de la Reine » : critique

Un corgi du palais de Buckingham se retrouve dans la rue dans cette animation mal jugée

Réalisateurs : Vincent Kesteloot, Ben Stassen. Belgique. 2019. 92 minutes

Sur papier,Le corgi de la reinesemble avoir tous les éléments conçus pour plaire aux jeunes téléspectateurs ; une animation colorée, un casting de chiens tout à fait mignons, une simple histoire de chien hirsute et un superbe lieu londonien. Pourtant, cette histoire d'un corgi gâté du palais de Buckingham qui se retrouve jeté à la rue et forcé de l'enfermer dans une fourrière locale est dessinée dans un cliché à gros traits, avec de nombreux moments de mauvais goût qui sont souvent extrêmement inappropriés pour son public cible.

Les scénaristes ont imposé tous les clichés habituels sur cette aventure canine

Ayant déjà ouvert sur plusieurs territoires mondiaux et particulièrement performant en France,Le corgi de la reine(qui, malgré son caractère britannique inhérent, est produit par la société belge Belga Productions) débarque dans les cinémas britanniques le 5 juillet via Lionsgate. Avec l'animation Pixar à succèsHistoire de jouets 4toujours aussi fort, et les géants de l'été comme ceux de SonySpiderman : loin de chez soi(qui ouvre ses portes au Royaume-Uni le 2 juillet) et Disney ?Aladdintentant le public familial, on voit mal commentLe corgi de la reineaura n’importe quel type d’impact.

Dans un montage d'ouverture, nous voyons comment le chiot moelleux Rex (exprimé dans la version britannique par Jack Whitehall) devient l'animal de compagnie préféré de la reine, à la consternation de ses autres corgis ; notamment l'ambitieux Charlie (Matt Lucas). Quand Rex sera couronné « Top Dog » ? ? un droit de passage convoité qui implique une cérémonie ridiculement élaborée et un collier en or ? Charlie complote pour évincer Rex. Se retrouvant dans la rue, puis dans une fourrière peuplée de divers spécimens malheureux, dont le décousu Jack (Iain McKee) et le haussier Rottweiler Tyson (Ray Winstone), Rex est obligé de se débrouiller seul pour la première fois de sa vie. .

Les voix stellaires font de leur mieux pour donner vie à ce matériau fatigué, bien qu'il manque à Whitehall une grande partie de l'étincelle énergique qu'il affiche dans sa carrière de comédien de stand-up. Et tandis que l'animation est du genre angulaire et tranchante ? il n'y a pas de niveaux de profondeur et de détails Pixar ici, peut-être parce qu'il existe également une version 3D ? cela n’aurait pas été un problème aussi flagrant si l’histoire avait été suffisamment engageante pour attirer le spectateur.

Au lieu de cela, le scénario de Rob Sprackling et Johnny Smith (Sherlock Gnomes,Shaun le mouton) a établi son stand très tôt, avec une visite d'État de Donald et Melania Trump (respectivement Jon Culshaw et Debra Stephenson). Ils amènent avec eux leur chien maquillé et sursexué Mitzy (Sarah Hadland), dont l'attirance trop zélée pour Rex passe rapidement de grinçant des dents à désespérément inconfortable, et déclenche toute cette série d'événements malheureux.

S'il est malavisé de tenter d'utiliser le personnage le plus controversé du monde occidental et son chien sexuellement agressif comme objet de comédie pour enfants ? et les adultes remarqueront que se moquer des obsessions de Trump pour les selfies et la restauration rapide le fait passer pour un bouffon risible, plutôt que pour un fanatique dangereux ? alors il y a pire à venir.

Les scénaristes ont imposé tous les clichés habituels sur cette aventure canine ; Les chiennes sont définies par leur sexualité, considérées comme des prix à gagner, tandis que les chiens mâles sont encouragés à être « durs ». et combattre leurs différences. Il y a une blague particulièrement méchante impliquant une « reine » barbue et vêtue de rose. ? un homosexuel qui vient adopter un chien. Et particulièrement obscène est un volet impliquant la violence domestique entre Tyson et sa jolie petite amie épagneul aux longues oreilles Wanda (Sheridan Smith), dont Rex tombe amoureux et, bien sûr, trouve le courage de sauver.

Qu’une grande partie de cet humour dit adulte passe par-dessus la tête du jeune public n’est pas la question ; une telle écriture n’a pas sa place dans le cinéma moderne, notamment dans un film conçu pour capter l’attention des enfants. Ne vous en cachez pas ; ceCorgi de la reineest un dîner de chien.

Sociétés de production : Belga Production, King Dom Productions, The Montecito Picture Company, nWave Pictures

Distribution au Royaume-Uni : Lionsgate

Producteur : Ben Stassen

Scénario : Rob Sprackling, Johnny Smith

Montage : Vincent Kesteloot

Musique : Ramin Djawadi

Distribution des voix au Royaume-Uni : Jack Whitehall, Matt Lucas, Sheridan Smith, Ray Winstone, Jon Culshaw, Iain McKee