Après quelques turbulences liées au Covid, le long métrage attachant de Kelly O-Sullivan sera enfin diffusé sur grand écran
Réal. Alex Thompson. NOUS. 2019. 101 minutes.
Sainte Francescommence par un jaillissement. Bridget (Kelly O'Sullivan), célibataire, âgée de 34 ans et serveur, croise les yeux d'un camarade peu performant (Max Lipchitz) lors d'une fête. Ils ont des relations sexuelles. Le lendemain matin, ils sont couverts par ses règles. Bienvenue àSainte Frances, un sacrément bon film.
Sainte Francesest une vitrine pour O'Sullivan en tant qu'acteur et écrivain
La fortune n'a pas favorisé beaucoup de photos pendant le confinement, mais l'écrivain/acteur O'Sullivan est très sympathiqueSainte Francesest assez courageux pour être l'un d'entre eux. Lauréat du Prix du public et d'un prix spécial du jury pour les talents révolutionnaires au SXSW Film Festival 2019, il a fait son temps sur le circuit des festivals avant sa sortie prévue en mars aux États-Unis. Diffusé là-bas, il va désormais tenter à nouveau de réussir en salles dans un monde post-confinement sur des marchés comme le Royaume-Uni. Naviguant sur l’air chaud des avis positifs, cette comédie féministe ironique et chaleureuse ressemble à un succès millénaire. Il ne sait peut-être pas où finir, et il constitue un jeu de sentimentalité surprenant en fin de jeu, alors qu'il s'est auparavant montré vif sur des sujets d'actualité, notamment l'avortement et la dépression postnatale, mais il s'agit surtout d'un plaidoyer ironique pour la tolérance au moment où le monde est le plus disposé à l'entendre.
Il y a aussi un enfant voleur de scène incroyablement mignon, « Saint » Frances (Ramona Edith Williams). En fait, elle est irrésistible.
Bridget n'est pas Mary Poppins. Son entretien pour le poste de nounou auprès d'un couple de lesbiennes aisées et âgées dans une banlieue confortable de Chicago est si désintéressé qu'il est comme un choc lorsqu'elle est embauchée. Là encore, ils sont à bout de nerfs, et leur enfant d'âge préscolaire, Frances, n'est pas une promenade de santé (elle est plutôt une personne à transporter au parc). Subversivement, mais avec bonne humeur,Sainte Francescommence à préparer son objectif. Vous pouvez être un excellent parent, dit-il, mais vous retrouver néanmoins coincé et avoir tellement besoin d'aide que presque n'importe quel corps chaud fera l'affaire. Vous pouvez être un fervent catholique, mais Jésus ne vous aidera pas à surmonter la dépression postnatale. Et si l’un des parents est à la maison, l’autre sera très probablement contraint de retourner travailler trop tôt, quel que soit son sexe.
Et, en parallèle, se déroule une histoire poignante sur la façon dont l’avortement a des conséquences physiques et mentales sur une femme, peu importe à quel point elle le souhaite.
Le sang menstruel circule actuellement vers la lumière. Titre cannoisSlalomlui prononce un discours d'adieu (livré par un personnage masculin), tandis qu'à la télévision, Michela Coel ?Je peux te détruirelui attribue un rôle principal dans un épisode.Sainte Francesva plus loin : l'avortement de Bridget entraîne des hémorragies qui surviennent à des moments généralement inopportuns et sont mises en valeur par sa petite charge intelligente.
Sainte Francesest une vitrine pour O'Sullivan en tant qu'acteur et écrivain. Elle a une chaleur facile, bien que désaffectée, dans le rôle principal du film et adapte sa performance de manière appropriée à l'éventail de situations dans lesquelles se trouve son personnage. En tant que mère de Frances, Charin Alvarez est particulièrement émouvante en tant que femme plus âgée secouée par son corps, tandis que Lily Mojekwu est une présence imposante dont la confrontation avec Bridget fait monter les larmes aux yeux. Lipchitz est aussi un acteur facile qui peut être joyeux une minute, harceleur la minute suivante.
Ce premier long métrage d'Alex Thompson semble fluide et, une fois que Bridget se dirige vers le monde de Frances, il est étonnamment calme. Frances est peut-être adorablement capricieuse, mais bientôt les rôles adulte/enfant sont inversés. D'une certaine manière, c'est un film de rites de passage sur une « féministe agnostique » ? qui est plus âgée, mais devient beaucoup plus sage, sauvée par sa petite sainte.
Société de production : Runaway Train
Ventes internationales : Visit Films, [email protected]
Producteurs : Edwin Linker, James Choi, Haroula Rose Spyropoulos, Roger Welp
Photographie : Nate Hurtsellers
Conception et réalisation : Maggie O'Brien
Musique : Quinn Tsan
Acteurs principaux : Kelly O'Sullivan, Ramona Edith Williams, Charin Alvarez, Lily Mojekwu, Max Lipchitz, Mary Beth Fisher, Jim True-Frost, Francis Guinan