Réal. Le Prophète Subba. Népal. 2017. 133 minutes
Durant l'hiver 2004, alors que le Népal est secoué par une rébellion menée par des guérilleros maoïstes, trois jeunes hommes de Katmandou décident quoi faire de leur vie.Au revoir Katmandousont trois histoires de famille tissées ensemble avec affection et un peu de prêcheur par Nabin Subba dans le contexte d'un endroit qui n'est pas simplement la destination de voyage des routards fumeurs de marijuana. Nous voyons la ville comme la voient ces jeunes hommes, comme un endroit que les jeunes ont tendance à quitter, car le Népal a du mal à subvenir aux besoins de ses jeunes générations.
Ce qui est frappantAu revoir Katmandouce n'est pas que ce soit exotique mais que c'est si familier.
Subba est connu dans son pays comme un cinéaste déterminé à porter à l’écran le Népal que connaissent les Népalais. Son dernier album pourrait trouver une place rare dans les festivals, mais il est susceptible d'être du plus grand intérêt pour le public népalais.
Parmi les trois protagonistes de Subba, le plus âgé est le bel Amar (Subarna Thapa), revenu de l'étranger pour créer une entreprise informatique ciblant son expertise sur le marché des jeunes. Mangal (Karma), un musicien de rock en herbe dans un groupe qui n'ira probablement nulle part, regarde sa famille lutter contre les dettes. Rabin (Nikhil Gurung) est un étudiant avec des problèmes de filles et de mauvaises notes qui semble destiné à rejoindre les Gurkhas, les unités népalaises de l'armée britannique et d'autres forces étrangères.
La modeste épopée urbaine de Subba est un affrontement entre une génération de mariages arrangés et une génération de rêves. Alors qu'il suit ses personnages en difficulté et en mûrissant jour après jour, aucune des deux parties dans cet écart de génération ne gagne. Pendant la majeure partie du film, la guerre en arrière-plan est plus agaçante que brutale. Le roi du pays n’est pas inspirant.
La topographie du film est une métaphore visuelle de ces histoires. Katmandou est entourée de sommets vertigineux, mais la ville située dans la vallée en contrebas regorge de vies ordinaires. Le Katmandou que nous voyons est un dédale de passages et de ruelles décorés partout de gravures et de sculptures bouddhistes. Pourtant, le père de Mangal, qui fabrique des sculptures de bouddhas en laiton pour les vendre, n'arrive pas à gagner suffisamment d'argent pour se désendetter.
Dans ce dédale, le directeur de la photographie Thierry Taieb évite les plans monumentaux pour garder la caméra proche des jeunes hommes et de leur entourage. La révolution prêchée par des militants grévistes qui courent dans les rues avec des torches ne transformera pas leur vie et les jeunes ne risquent pas la conscription. Leur crise est une guerre d’usure économique qui déchire les familles.
Ce qui est frappantAu revoir Katmandouce n'est pas que ce soit exotique mais que c'est si familier. Les valeurs de production sont adéquates et intimes, plutôt qu’incandescentes. La musique rock du groupe de Mangal est aussi peu inspirante que les vies que nous observons. Les écoliers flirtent et se conduisent mal, les mères cajolent leurs fils, les copines s'attendent à être déçues par des garçons qui pourraient ne pas être là l'année prochaine et les politiciens font des promesses creuses. Dans ce mélange quotidien, Nabin Subba a donné vie à ses personnages.
Sociétés de production : Menchhyayem Pictures, Kathmandu Films
Ventes internationales : Kathmandu Films sohamdhakal@gmail.com
Producteurs : Soham Dhakal, Padam Subba
Scénariste : Rajesh Gongaju, Shova Chand
Cinematography: Thierry Taieb
Editeur : Shova Chand
Musique : Sangam Panta, Hubert Cesario
Acteurs principaux : Karma, Subarna Thapa, Nikhil Gurung, Malvika Subba, Mala Limbu