Le drame Cannes Label de Maïwenn suit une famille franco-algérienne après la mort de son patriarche
Dir: Maïwenn. France/Algeria. 2020. 90mins
À la mort d’Emir – le patriarche d’origine algérienne qui était le ciment de trois générations de Français aux ethnies variées –, sa petite-fille en deuil Neige (réalisatrice Maïwenn) se préoccupe d’aller au fond de ses racines enchevêtrées. Lié à l'héritage problématique de la relation de la France avec l'Algérie,ADNserait, idéalement, un sujet de conversation bienvenu en cette ère de politique identitaire. Mais bien que truffé de détails tantôt drôles, tantôt touchants, le scénario de Maïwenn avec Mathieu Demy présuppose trop de ce que les gens extérieurs à ce clan foutu pourraient trouver constamment engageant. C'est un groupe tentaculaire et surtout ennuyeux.
Une heure et demie est la limite supérieure du temps que la plupart des téléspectateurs pourraient souhaiter passer avec ces personnages émotionnellement endommagés.
Il y a beaucoup de caméras portables qui traquent beaucoup d'animosité dans ce film du label Cannes 2020 dont la première mondiale à Deauville avant de se diriger vers Saint-Sébastien. Même s'il est gratifiant de conserver les différentes couches de la famille dans un bon roman russe, ce qui est à l'écran ici est un jeu de devinettes souvent frustrant sur qui a engendré qui. Neige, mère divorcée de trois enfants, s'identifie à son grand-père mais nous n'en avons pas assez pour vraiment nous soucier de lui ou du rôle qu'il a apparemment joué dans sa vie.
Tous les livres dans la chambre de retraite de grand-père semblent parler de l'Algérie. On apprend qu'il s'agissait d'un militant communiste arrivé « clandestinement » en France à l'âge de 22 ans et qu'il n'hésitait pas à placer des armes dans les cartables des enfants. Neige revient sur les troubles en Algérie au début des années 1960 et sur deux atrocités historiques commises par la police française contre des manifestants algériens à Paris.
La plupart des décors conflictuels sont audacieux et enthousiastes, mais ont également tendance à apparaître comme des acteurs agissant, bien que Neige disant à sa mère (Fanny Ardant, dans un casting inspiré) qu'elle l'aime mais ne peut pas la supporter. certaine qualité piquante. Louis Garrel est si vivant dans le rôle de l'ex-compagnon jovial de Neige – un maître des mauvais jeux de mots vraiment drôles – que chaque apparition ne fait que nous rappeler à quel point presque tout le monde est grincheux et déraisonnable.
Le seul autre fil sous tension est Dylan Robert qui a fait irruption sur scène dansShéhérazade, comme Kevin, un jeune homme dont la place dans l'arbre généalogique n'est pas évidente mais qui aimait papy autant que Neige.
Le film plonge dans la logistique parfois surréaliste de la mort et de l'enterrement, à commencer par la maison de retraite où grand-père est décédé. (Manager : « S'il vous plaît, sachez que nous sommes là pour vous. Et nous aurons besoin que vous quittiez complètement la pièce au plus tard à midi demain. ») Choisir un cercueil et une doublure de pré-crémation : carton, pin, chêne ? blanc ou blanc cassé ? - est bien représenté avec les membres de la famille se tenant à la gorge à tour de rôle. Et ils n’ont même pas encore organisé ces funérailles troublantes.
Lorsque Neige décide d'envoyer chercher un kit d'analyse ADN une heure plus tard, elle s'attend à apprendre qu'elle est à au moins 25 % algérienne. Les résultats la bouleversent.
La rédactrice en chef d'Ace, Laure Gardette, mérite un grand mérite pour avoir réduit 150 heures de rushes, tournés par ordre chronologique, à 90 minutes. Une heure et demie est la limite supérieure du temps que la plupart des téléspectateurs pourraient souhaiter passer avec ces personnages émotionnellement endommagés et la quête urgente de Neige.
Sociétés de production : Why Not Productions - Arte France Cinéma
Ventes internationales : Wild Bunch,[email protected]
Producer: Pascal Caucheteux
Scénario : Maïwenn, Mathieu Demy
Scénographie : Angelo Zamparutti
Editor: Laure Gardette
Photographie : Sylvestre Dédise, Benjamin Groussain
Musique : Stephen Warbeck
Main cast: Maïwenn, Louis Garrel, Fanny Ardant, Marine Vacth, Dylan Robert, Caroline Chaniolleau, Alain Françon, Florent Lacger, Henri-Noël Tabary, Omar Marwan