Rachida Dati reconduite dans ses fonctions de ministre de la Culture en France dans un contexte de remaniement gouvernemental

La ministre française de la Culture, Rachida Dati, restera à son poste dans le nouveau cabinet du Premier ministre français Michel Barnier, dévoilé ce week-end.

Cette confirmation intervient après des mois d'impasse politique dans le pays après les élections anticipées de juillet.

Dati, connue pour ses politiques conservatrices, a été nommée en janvier, ce qui a suscité des réactions négatives de la part de l'industrie locale du cinéma et de la télévision, traditionnellement de gauche, et des craintes qu'elle ne constitue une menace pour le cinéma indépendant.

Le cabinet Barnier marque un virage notable vers la droite, faisant craindre que « l'exception culturelle » française, longtemps vénérée, ne soit soumise à la censure ou à une réduction des subventions du gouvernement.

Depuis qu'il a pris les rênes plus tôt cette année, Dati milite en faveur de l'unification du service public de radio et de télévision du pays, en fusionnant France Télévisions, Radio France, l'Institut national de l'audiovisuel et France Médias Monde. Cette décision a entraîné une grève du personnel de plusieurs médias concernés au cours des derniers mois.

Elle a fait entendre ses efforts pour élargir l'accès à la culture, en particulier dans les zones rurales, et a également fait pression pour étendre un « pass culturel » mis en place par le gouvernement pour les 15-18 ans.

Son ministère travaille actuellement sur un budget 2025 estimé identique à celui de 2024 avec 4,4 milliards d'euros consacrés à la culture, soit une réduction de 2% en tenant compte de l'inflation.

Lors d'un discours prononcé en mai au Festival de Cannes, Dati a tenté d'apaiser les craintes selon lesquelles elle envisageait de révolutionner l'industrie cinématographique du pays, en s'engageant à soutenir les festivals de films locaux en augmentant de 60 % le budget alloué aux festivals par le CNC, entre autres mesures comme le renouvellement d'un fonds de soutien films sur le handicap et investissement dans les cinémas ambulants. Elle s’est également prononcée en faveur de mesures précises pour prévenir la violence sexuelle et le harcèlement sur les plateaux de tournage.

Elle a nommé Kevin Costner et Tom Cruise à l'Ordre des Arts et des Lettres du pays lors de cérémonies éclatantes à Cannes pour le premier, puis à Paris pendant les Jeux olympiques pour le second.

Dati a déclaré qu'elle prévoyait de se présenter à la mairie de Paris contre la sortante Anne Hidalgo en 2026, ce qui lui laisserait un peu plus d'un an pour mettre ses projets à exécution avant le début de la campagne. Le fait qu’elle fasse l’objet d’une enquête en cours pour « corruption passive » et « abus de pouvoir » remontant à 2021, qui allègue qu’elle aurait reçu des paiements d’une filiale de l’alliance automobile Renault-Nissan, pourrait également freiner ses ambitions.

Parmi les autres personnalités nommées par le gouvernement qui pourraient influencer l'avenir de l'industrie cinématographique française figurent l'ancienne directrice du cinéma du CNC, Magali Valente, aujourd'hui conseillère culturelle de Barnier, et Clara Chappaz, qui a été nommée la toute première secrétaire d'État à l'IA et à la Digitalisation du pays, chargée de faire La France, leader technologique mondial.