Faisant écho aux problèmes qui poussent les écrivains américains à faire grève, les organisations cinématographiques françaises l'ARP (la guilde des scénaristes-réalisateurs-producteurs) et la guilde des réalisateurs la SRF, à l'origine de la Quinzaine des Réalisateurs, ont écrit une lettre ouverte dénonçant les violations du droit d'auteur et des pratiques cinématographiques commerciales contemporaines qui, selon eux, constituent une menace pour le cinéma d'auteur.
La lettre commençait par : « Nous, cinéastes, travaillons à la croisée d'un art et d'une industrie », en référence à André Malraux.
Ils ont ensuite condamné les pratiques qui « contreviennent aux principes fondamentaux du droit d'auteur et de la liberté de création », citant « la réécriture de scénarios, les collaborations et castings artistiques imposés, le montage des films par les diffuseurs et les choix prescrits de bandes sonores, avec pour effet de transformer les réalisateurs en interprètes plutôt qu'en interprètes ». que les créateurs ».
Les guildes ont qualifié ces changements « commerciaux » de « forme de censure préjudiciable à tout processus créatif » qui « rendent l’écrivain invisible ».
Dans les versions finales des scénarios, les titres des films, les versions finales du montage du film, les rééditions d'ouverture et de clôture, tout doit être convenu par les cinéastes et les producteurs, ont déclaré les corporations, et le nom du scénariste-réalisateur doit apparaître non seulement au générique du film, mais sur tout matériel promotionnel et chaîne de diffusion. Ils ont ajouté que le cinéaste avait le droit de demander des sanctions et des conséquences juridiques en cas de « violation de ces points depuis l'écriture du scénario jusqu'au montage final ».
La lettre ouverte a été signée par 500 personnalités de l'industrie française et internationale, dont Jacques Audiard, Jean-Pierre et Luc Dardenne, Costa-Gavras, Claire Denis, Bertrand Bonello, Christophe Honoré et Claude Lelouch, ainsi que des cinéastes titrés au festival cette année. dont Thomas Cailley, Stéphanie di Giusto et Katell Quillévéré.
Un porte-parole de l'ARP a déclaré que la déclaration ne constituait pas une attaque directe contre un groupe spécifique, mais qu'elle était considérée comme un allié avec leurs contemporains à travers les États-Unis dans la grève en cours de la WGA et "tirant profit de la plate-forme mondiale de Cannes pour donner une voix à ces préoccupations ».
L'ARP et la SRF ont annoncé qu'elles poursuivraient la conversation à Cannes lors d'une table ronde vendredi 19 mai en partenariat avec l'Institut français et Unifrance.