Le Danemark prépare une taxe VoD de 5 % alors que les streamers mettent en garde contre des « conséquences imprévues »

La Coalition européenne de la VOD a exprimé ses inquiétudes concernant une taxe qui devrait être imposée aux services de streaming au Danemark.

Dans un communiqué publié aujourd'hui, la Coalition – qui compte parmi ses membres Netflix, Disney, Warner Bros Discovery et Viaplay – s'est déclarée « préoccupée par les conséquences involontaires » de la loi révisée sur la contribution culturelle du gouvernement danois.

Le 14 juin, le gouvernement a annoncé qu'un accord politique avait été trouvé sur une taxe culturelle sur les revenus des fournisseurs de services de streaming générés au Danemark.

Un taux de base de 2 % des revenus danois s'appliquera à toutes les sociétés de streaming à la demande, tandis qu'un supplément de 3 % s'appliquera également aux entreprises qui investissent moins de 5 % de leurs revenus danois dans le contenu danois. Pour de nombreux streamers, cela signifie que le taux de prélèvement total sera de 5 %. Des estimations prudentes suggèrent que le prélèvement augmentera d'environ 8,5 millions d'euros (100 millions de couronnes danoises).

Un projet de loi devrait être présenté plus tard en 2023 pour mettre en œuvre le nouveau prélèvement. Le nouveau prélèvement remplacera une précédente proposition de prélèvement culturel de 6 %.

Les recettes de la taxe devraient être administrées par l'Institut danois du cinéma, 80 % étant destinés à des films de fiction et des documentaires et les 20 % restants étant consacrés à des programmes de service public, notamment des séries télévisées et des documentaires ainsi que des podcasts.

La taxe proposée a été largement accueillie favorablement par les cinéastes et les institutions danoises.

Cependant, la Coalition européenne de la VOD a déclaré dans sa déclaration : « Une taxe rendra plus difficile pour les sociétés de streaming de proposer une offre convaincante et attrayante aux téléspectateurs danois dans un marché médiatique déjà très compétitif.

« Nous avons besoin d’un régime réglementaire juste et proportionné qui soutient l’investissement, récompense le risque pour les productions ambitieuses et encourage les partenariats. »

Cette taxe constitue la mise en œuvre par le Danemark de la directive européenne sur les services de médias audiovisuels (SMAV), qui permet à chaque État membre de l'UE d'imposer des obligations financières aux fournisseurs qui ciblent des publics dans leur juridiction.

Un certain nombre de pays ont opté pour des prélèvements, qui sont généralement gérés par des organismes de financement officiels. En Allemagne, le montant du prélèvement est de 1,8 à 2,5 % et est administré par l'Office fédéral allemand du film (FFA). En Pologne, ce chiffre est de 1,5%, tandis qu'il est de 4% en Roumanie.

D’autres pays ont plutôt imposé des obligations d’investissement aux streamers, exigeant qu’ils consacrent une partie de leur chiffre d’affaires directement au contenu local. En Espagne, ce chiffre est de 5 %, tandis qu'en Italie, il est de 20 %. Plus tôt ce mois-ci, le Parlement néerlandais a approuvé un projet de loi exigeant que les streamers générant plus de 10 millions d'euros investissent au moins 5 % de leurs revenus directement dans des films, séries et documentaires néerlandais. Le gouvernement néerlandais estime que la loi générera au moins 40 millions d'euros de financement.

La France exige le taux de contribution le plus élevé aux streamers pour les productions locales et européennes. Il impose à la fois des obligations d'investissement – ​​allant de 15 à 25 % du chiffre d'affaires – et un prélèvement de 5,15 %.