Source : Canal Plus
Le géant de la télévision payante Canal Plus a confirmé son investissement de longue date dans le cinéma français dans le cadre d'un accord de 11 heures jusqu'à fin 2022.
Le groupe de télévision payante est depuis plus de 30 ans le premier investisseur privé du secteur cinématographique français. Cela est dû à des obligations légales, remontant à son lancement, qui lui imposent d'investir 12,5% de son chiffre d'affaires annuel dans le préachat de longs métrages français et européens.
En 2017, Canal Plus a préacheté 136 longs métrages, dont 117 productions majoritaires françaises, pour un montant total de 153,7 M€, selon les chiffres du CNC.
Dans le cadre du nouvel accord, Canal Plus sera également autorisé à produire pour la première fois jusqu'à quatre longs métrages en interne par an. Auparavant, il ne pouvait que préacheter des fonctionnalités.
L'accord, renégocié tous les quatre ans, a été mis sous pression ces dernières années, alors que Canal Plus fait face à la concurrence croissante des acteurs numériques mondiaux pour les droits sportifs et cinématographiques et, par conséquent, pour les spectateurs.
Des voix tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de Canal Plus se demandent si ce niveau d’investissement dans le cinéma a encore du sens pour l’entreprise à l’ère des géants du streaming.
Canal Plus a fait pression pour que les lois françaises strictes sur la chronologie soient modifiées, afin de réduire la fenêtre de sortie entre le moment où ses investissements dans les longs métrages sont sortis en salles et le moment où ils peuvent être diffusés sur ses chaînes.
La fenêtre s'élève à 10 mois, contre 22 mois pour les chaînes gratuites aux obligations moindres, mais devrait être réduite à six mois dans le cadre d'une refonte de la loi française sur la chronologie, qui devrait entrer en vigueur début 2019.
L'avenir de l'accord sur les obligations de Canal Plus était en suspens depuis que la société s'est retirée des négociations avec les principales associations de l'industrie cinématographique française – dont le BLIC, le BLOC et l'ARP – en octobre. Il a dit qu'on lui demandait de faire trop de concessions.
Cette décision a suscité des spéculations médiatiques. Vincent Bolloré, l'actionnaire majoritaire de la société mère de Canal Plus, Vivendi, était réticent à voir l'accord renouvelé parce qu'il souhaitait vendre le groupe et estimait que les obligations décourageraient les acheteurs potentiels.
Le nouveau ministre français de la Culture, Franck Riester, a été crédité par les médias français d'avoir ramené Canal Plus à la table des négociations.
Il était présent jeudi 8 novembre à la cérémonie symbolique de signature de l'accord aux Rencontres Cinématographiques de Dijon, la conférence annuelle de l'ARP, l'association des auteurs, réalisateurs et producteurs, aux côtés du PDG de Canal Plus, Maxime Saada, et des représentants de toutes les instances du cinéma. .
Dans un communiqué officiel du 8 novembre, Canal Plus s'est dit « heureux d'annoncer le renouvellement de son accord avec le cinéma français ».
Il a noté que le renouvellement de l'accord était lié à l'entrée en vigueur des nouvelles lois proposées sur la chronologie - réduisant sa fenêtre à six mois.